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Bilan social : comment le mettre en place ?

Bilan social en entreprise : obligations légales et indicateurs clés

Bilan social dans une PME : définition, mise en place & analyse

Ce rapport obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés permet d'établir une cartographie complète de la situation sociale et d'atteindre un objectif essentiel : identifier les forces et faiblesses de votre organisation RH. Dans cet article, on décrypte tout ce qu'il faut connaître du bilan social : sa définition, les obligations légales pour les PME, sa mise en place avec le CSE, et comment exploiter efficacement ses indicateurs clés.

Qu'est-ce que le bilan social ?

Définition officielle du Code du travail

Selon le gouvernement, le bilan social est un 'document établi par l'employeur récapitulant les principales données chiffrées sur la situation sociale de l'entreprise de l'année écoulée et des deux années précédentes.' Cette définition du Code du travail souligne la dimension temporelle et comparative de cet outil de gestion RH. Le bilan social constitue un document de synthèse qui permet d'analyser les évolutions sociales au sein de l'organisation sur une période triennale.

Objectifs du bilan social pour l'employeur et les salariés

Établi annuellement, le bilan social permet de mesurer les changements effectués d'une année sur l'autre et de planifier des actions correctives ou d'amélioration ciblées.

  • Cartographie sociale complète : il offre aux dirigeants et aux gestionnaires RH une vision claire et objective de la situation sociale à un instant T
  • Outil d'analyse et de pilotage : il permet d'identifier les forces et les faiblesses de l'organisation en matière de gestion des ressources humaines
  • Support au développement des compétences : il met en lumière les besoins en formation, les parcours professionnels et l'évolution des qualifications
  • Évaluation de l'engagement : il mesure la satisfaction au travail, l'implication des collaborateurs et leur perception des conditions de travail
  • Suivi des prestations sociales : il recense les avantages sociaux, les œuvres sociales et leur impact sur la qualité de vie au travail

Périmètre : entreprise, établissement, bilan social particulier

Le bilan social peut être établi à différents niveaux selon la structure de l'organisation : au niveau de l'entreprise, au niveau de chaque établissement distinct, bilan social particulier pour les établissements d'au moins 300 salariés.

  • Au niveau de l'entreprise : document global pour l'ensemble de la société
  • Au niveau de chaque établissement distinct : bilan social particulier pour les établissements d'au moins 300 salariés
  • Premier et deuxième bilan : le premier bilan social peut ne concerner que l'année écoulée, tandis que le deuxième peut se limiter aux deux dernières années. C'est à partir du troisième bilan que l'entreprise doit présenter les données sur trois années consécutives.

⚠️ Seuils légaux d'obligation du bilan social

Type d'entitéEffectifDocument obligatoire
Entreprise≥ 300 salariésBilan social complet
Établissement distinct≥ 300 salariésBilan social particulier
PME< 300 salariésNon obligatoire*

*Même si le bilan social n'est pas obligatoire pour les PME de moins de 300 salariés, il reste un outil de pilotage RH recommandé.

⚠️ Attention ! Si un employeur n'établit pas le bilan social ou ne consulte pas le CSE, il sera sanctionné d'une amende de 7 500€.

Bilan social d'entreprise vs bilan social individuel

Le bilan social d'entreprise et le bilan social individuel sont deux outils RH complémentaires mais distincts, qui répondent à des objectifs différents. Alors que le premier est un document obligatoire pour certaines entreprises, le second relève d'une démarche volontaire de communication auprès des collaborateurs.

Qu'est-ce qu'un bilan social individuel (BSI) ?

Le bilan social individuel (BSI), également appelé bilan social personnel, est un document de communication sociale remis individuellement à chaque collaborateur d'une entreprise. Ce document présente de manière simple et pédagogique l'ensemble des éléments constituant sa rémunération globale ainsi que tous les avantages sociaux dont il bénéficie.

Le BSI regroupe des informations sociales propres à chaque salarié, telles que :

  • La rémunération directe (salaire brut, primes)
  • Les avantages indirects (tickets restaurant, mutuelle, prévoyance)
  • Les niveaux de couverture sociale
  • Les engagements retraite
  • Les formations suivies
  • Les autres avantages liés à la politique sociale de l'entreprise

Contrairement au bilan social d'entreprise, le bilan social individuel n'est pas une obligation légale. Il s'inscrit dans une démarche volontaire de transparence et constitue un outil de valorisation de la politique de rémunération globale. Le BSI est généralement initié par la direction des ressources humaines et peut servir de support lors des entretiens annuels pour aborder les questions d'évolution de carrière ou de rémunération.

Principales différences avec le bilan social d'entreprise

CritèreBilan social d'entrepriseBilan social individuel (BSI)
Obligation légaleObligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariésNon obligatoire, démarche volontaire
DestinatairesCSE, actionnaires, inspection du travailUniquement le salarié concerné
ContenuDonnées chiffrées globales sur la situation sociale de l'entrepriseInformations personnalisées sur la rémunération et les avantages du salarié
PériodicitéAnnuel, couvrant l'année écoulée et les deux années précédentesGénéralement annuel, mais flexible selon les besoins de l'entreprise
ObjectifAnalyser la situation sociale globale de l'entrepriseValoriser la politique de rémunération et fidéliser les collaborateurs
Structure7 chapitres imposés (emploi, rémunérations, santé/sécurité, etc.)Structure libre, adaptée aux spécificités de l'entreprise
Avis des organisations syndicalesSoumis au CSE pour avisNon soumis aux organisations syndicales

⚠️ Attention ! Dans les entreprises comportant des établissements distincts, un bilan social particulier doit être établi pour chaque établissement dont l'effectif habituel est d'au moins 300 salariés, en plus du bilan social global de l'entreprise.

Le BSI constitue un véritable outil de communication interne qui permet de redonner du sens et de la cohérence à la politique de rémunération. Il offre aux collaborateurs une vision claire et complète de leur "package" global, au-delà du simple salaire mentionné sur la fiche de paie. Pour l'entreprise, c'est un moyen efficace de valoriser sa marque employeur et de renforcer l'engagement des salariés.

Le bilan social individuel peut être entièrement personnalisé en fonction des objectifs de l'entreprise et de son actualité. Utilisez-le comme un levier d'attractivité et de fidélisation en mettant en avant les avantages parfois méconnus dont bénéficient vos collaborateurs !

Obligation de réaliser un bilan social : quand et pour qui ?

Le bilan social représente un outil essentiel de pilotage des ressources humaines, permettant d'analyser la situation sociale de l'entreprise. Mais toutes les entreprises ne sont pas concernées par cette obligation légale. Alors, qui doit réaliser un bilan social et selon quel calendrier ? Examinons en détail cette obligation et les conséquences de son non-respect.

Seuil des 300 salariés et exceptions

À partir de combien de salariés le bilan social est-il obligatoire ?

En vertu de l'article L. 2323-68 du Code du travail, l'établissement d'un bilan social est rendu obligatoire dans les entreprises dont l'effectif habituel atteint au moins 300 salariés. Cette obligation s'applique également aux établissements distincts de ces entreprises lorsqu'ils comptent eux-mêmes 300 salariés ou plus.

Pour les entreprises qui franchissent ce seuil des 300 salariés, le premier bilan social doit être établi l'année suivant celle au cours de laquelle le seuil a été atteint. Par exemple, une entreprise atteignant 300 salariés en 2025 devra produire son premier bilan social en 2026, portant sur les données de 2025.

Il est important de noter que ce seuil doit être maintenu pendant 12 mois consécutifs pour déclencher l'obligation. Les PME en croissance doivent donc surveiller attentivement leur effectif pour anticiper cette nouvelle obligation administrative.

Calendrier et présentation au CSE

Le document doit être établi et remis au comité social et économique (CSE) pour avis dans les quatre mois suivant la fin de l'année concernée par le rapport, soit au plus tard le 30 avril.

Le processus se déroule selon les étapes suivantes :

  • L'employeur doit mettre à disposition le projet de bilan social dans la Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales (BDESE) au minimum 15 jours avant la réunion du CSE.
  • La présentation au CSE s'effectue dans le cadre de la consultation annuelle sur la politique sociale de l'entreprise.
  • Après consultation du CSE, le document doit être communiqué aux délégués syndicaux, aux salariés, à l'inspection du travail et, pour les sociétés anonymes, aux actionnaires, dans un délai maximum de 15 jours après la réunion.

Cette présentation s'intègre dans les obligations de consultation régulière du comité social et économique sur la politique sociale de l'entreprise, les conditions de travail et l'emploi.

Sanctions en cas de non-respect

Le non-respect de l'obligation d'établir un bilan social ou de consulter le CSE expose l'employeur à des sanctions significatives. Comme indiqué dans le texte original, l'absence d'établissement du bilan social ou de consultation du CSE est passible d'une amende de 7 500 €.

Cette sanction financière s'applique dans plusieurs cas :

  • Non-établissement du bilan social alors que l'entreprise atteint le seuil requis
  • Absence de consultation du CSE sur le document
  • Non-respect des délais légaux de présentation
  • Omission de communication aux autres parties prenantes (délégués syndicaux, inspection du travail, etc.)

Au-delà de cette amende, le non-respect de cette obligation peut également constituer un délit d'entrave au fonctionnement du CSE, susceptible d'entraîner des poursuites judiciaires supplémentaires.

Il est donc essentiel pour les dirigeants d'entreprises de plus de 300 salariés de considérer le bilan social non seulement comme une obligation légale, mais aussi comme un véritable outil stratégique permettant d'analyser la situation sociale de l'entreprise et d'anticiper les évolutions futures.

En 2025, la digitalisation de la collecte et de l'analyse des indicateurs du bilan social est devenue incontournable. Les solutions SIRH modernes permettent non seulement d'automatiser la production de ces données, mais aussi de les croiser pour identifier des corrélations pertinentes, comme le lien entre formation et fidélisation des talents.

Quels sont les indicateurs du bilan social ?

Le bilan social comprend un ensemble d'indicateurs structurés permettant d'obtenir une vision précise et chiffrée de la situation sociale de l'entreprise. En 2025, ces indicateurs restent un outil essentiel pour les PME souhaitant piloter efficacement leur politique RH.

Les 7 chapitres obligatoires

ChapitreExemples d'indicateurs
L'emploiEffectif total et sa répartition par sexe/âge/ancienneté, embauches (CDI/CDD), départs et leurs motifs, promotions, taux d'absentéisme, pyramide des âges
Les rémunérations et charges accessoiresMontant des rémunérations, hiérarchie des salaires, charges salariales, participation, intéressement, avantages en nature, cotisations sociales patronales
Les conditions de santé & sécuritéAccidents de travail (fréquence/gravité), accidents de trajet, maladies professionnelles, dépenses en sécurité
Les autres conditions de travailConditions physiques de travail, durée et aménagement du temps de travail, organisation et contenu du travail, médecine du travail
La formationBudget formation, congés formation, apprentissage, formations continues, nombre d'heures, répartition par catégorie professionnelle
Les relations professionnellesReprésentants du personnel, réunions avec les IRP, accords collectifs, informations et communication interne, conflits sociaux
Les autres conditions de vieŒuvres sociales, activités sociales et culturelles, flux financiers à destination des salariés, logement, transports, restauration collective

Ces indicateurs doivent être présentés sur les trois dernières années pour permettre une analyse comparative et suivre les évolutions. Depuis 2023, ces données sont également intégrées dans la BDESE (Base de Données Économique, Sociale et Environnementale), obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés.

Indicateurs complémentaires recommandés par les RH

Au-delà des indicateurs obligatoires, les experts RH recommandent d'intégrer des mesures complémentaires qui enrichissent l'analyse sociale de l'entreprise :

Actions de formation et développement des compétences : Au-delà du simple suivi quantitatif, analysez l'impact des formations sur l'évolution professionnelle des collaborateurs. Mesurez le taux d'accès à la formation par service, le retour sur investissement des actions de développement des compétences et l'adéquation avec les besoins stratégiques de l'entreprise.

Qualité de vie au travail : Intégrez des indicateurs sur le télétravail, l'équilibre vie professionnelle/personnelle, les initiatives bien-être et les résultats d'enquêtes de satisfaction interne.

Mobilité et fidélisation : Suivez les taux de turnover par département, les mobilités internes (horizontales et verticales) et la durée moyenne dans un poste avant évolution.

Diversité et inclusion : Mesurez les écarts salariaux femmes/hommes, le taux d'emploi des personnes en situation de handicap et la diversité des profils recrutés.

Pour exploiter pleinement ces données, utilisez des outils de visualisation qui permettent de transformer ces chiffres en tableaux de bord dynamiques. Pour vous aider dans cette démarche, nous vous avons construit une check-list avec l'ensemble des indicateurs à analyser dans votre bilan social.

Comment établir un bilan social ?

L'employeur ou le contrôleur de gestion sociale doit établir le bilan social chaque année puis le soumettre au CSE de l'entreprise pour avis. Pour réussir cette démarche, une méthodologie structurée s'impose, divisée en plusieurs étapes clés.

Étape 1 : collecte des données fiables

La qualité du bilan social dépend directement de la fiabilité des données collectées. Une erreur à ce stade peut compromettre l'analyse et les décisions qui en découleront.

Étape 2 : rédaction et vérifications

Une fois les données collectées, l'équipe RH peut procéder à la rédaction du document en respectant les chapitres obligatoires :

  • Structurez votre document selon les 7 chapitres réglementaires
  • Présentez les données sur trois années (N, N-1, N-2) pour permettre l'analyse des évolutions
  • Incluez des graphiques et tableaux pour faciliter la lecture et l'interprétation
  • Vérifiez l'exactitude mathématique de tous les calculs (pourcentages, évolutions...)
  • Faites relire le document par plusieurs collaborateurs pour détecter d'éventuelles erreurs
  • Rédigez une synthèse pour chaque chapitre, mettant en avant les points saillants

Pour faciliter la rédaction, de nombreuses entreprises utilisent désormais des modèles standardisés ou des outils dédiés qui automatisent une grande partie du processus.

Étape 3 : consultation du CSE

Le chef d'entreprise a l'obligation de remettre le bilan social au CSE au minimum 15 jours avant la réunion. Pour ce faire, il informe le CSE en mettant à disposition le projet de bilan social dans la BDESE.

Cette phase de consultation est essentielle et ne doit pas être négligée :

  • Préparez une présentation claire des principaux enseignements du bilan
  • Anticipez les questions que pourrait soulever le CSE
  • Recueillez formellement l'avis du comité
  • Documentez les échanges pour conserver une trace des discussions

Étape 4 : diffusion et archivage

Une fois soumis au CSE, le document est partagé aux actionnaires et à l'inspection du travail, maximum 15 jours après la réunion. Au-delà de ces obligations légales, le bilan social peut être diffusé plus largement :

  • Communiquez les principaux résultats à l'ensemble des collaborateurs
  • Utilisez le bilan social comme support lors des réunions d'équipe
  • Archivez le document de manière sécurisée pour garantir sa disponibilité future
  • Conservez également les données brutes ayant servi à son élaboration

La conservation des bilans sociaux successifs permet de constituer une véritable mémoire sociale de l'entreprise. précieuse pour comprendre les évolutions à long terme.

💡 Le conseil de la rédaction

La dématérialisation de la gestion administrative va vous permettre de gagner du temps sur l’élaboration du bilan social. Comment ? C’est très simple ! Aujourd’hui, la dématérialisation se fait à travers un SIRH, un système d’information de gestion des ressources humaines. C’est un logiciel qui vous permet d’automatiser l’ensemble de votre gestion administrative et de récolter des données fiables via des tableaux de bord personnalisés. Ces tableaux de bord sont une mine d’informations qui vont vous permettre de réaliser votre bilan social en seulement quelques clics !

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Exemple de bilan social commenté

Le bilan social est un document essentiel qui récapitule les principales données chiffrées sur la situation sociale de l'entreprise. Pour vous aider à mieux comprendre comment l'exploiter, voici un exemple concret qui illustre comment analyser et commenter les informations qu'il contient.

Présentation synthétique des données clés

Voici un extrait d'un bilan social fictif pour une PME de 120 salariés dans le secteur des services informatiques, présentant trois indicateurs fondamentaux sur les années précédentes :

Indicateur202220232024Moyenne du secteur 2024
Effectif105112120-
Absentéisme3,8%4,2%4,6%4,84%
Formation18h/an/salarié16h/an/salarié22h/an/salarié19h/an/salarié

Pour chaque indicateur, il est important de commenter non seulement la valeur brute, mais aussi son évolution et sa position par rapport aux références sectorielles.

  • Effectif : L'entreprise connaît une croissance régulière de ses effectifs (+7 collaborateurs en 2023, +8 en 2024), témoignant d'un développement soutenu et d'une bonne santé économique. Cette progression de 14,3% sur trois ans mérite d'être analysée par service pour identifier les pôles en expansion.
     
  • Absentéisme : Le taux d'absentéisme montre une progression constante qui doit alerter. Cette tendance à la hausse (+0,4 point par an) nécessite une analyse plus fine des causes (arrêts courts/longs, services concernés, profils des absents).
     
  • Formation : Après une baisse en 2023, l'entreprise a significativement augmenté son effort de formation en 2024 (22h/salarié), dépassant la moyenne du secteur. Ce rebond de 37,5% témoigne d'un investissement dans le capital humain, à mettre en perspective avec les recrutements récents.
     

Analyse des évolutions sur trois ans

L'intérêt majeur du bilan social réside dans l'analyse des tendances sur plusieurs années. Pour notre exemple, on peut dégager les observations suivantes :

1. Corrélation entre indicateurs La hausse des effectifs s'accompagne d'une augmentation du taux d'absentéisme, phénomène fréquent dans les entreprises en croissance. L'effort de formation accru en 2024 peut être interprété comme une réponse à cette situation, visant à renforcer l'engagement et les compétences des collaborateurs.

2. Points d'attention

  • Les arrêts longs représentent plus de la moitié de l'absentéisme national (2,63% sur 4,84%). La progression constante de l'absentéisme (de 3,8% à 4,6% en trois ans) constitue un signal d'alerte. Bien que restant sous la moyenne nationale 2024 (4,84%), cette tendance pourrait impacter la productivité et le climat social.
  • La fluctuation des heures de formation (baisse puis forte hausse) suggère une politique de formation réactive plutôt que planifiée sur le long terme.

3. Axes d'amélioration

  • Mettre en place un suivi plus détaillé des absences, en distinguant les arrêts courts (moins de 4 jours) des arrêts longs, sachant que les arrêts longs représentent plus de la moitié de l'absentéisme national (2,63% sur 4,84%).
  • Analyser la répartition des formations par département et par type (management, technique, RH) pour vérifier l'adéquation avec la stratégie de l'entreprise, les PME privilégiant généralement le management (12%), les RH (11%) et la bureautique (10%).
  • Établir des objectifs chiffrés pour l'année à venir, notamment sur la stabilisation du taux d'absentéisme.

4. Valorisation des points forts

  • La croissance régulière des effectifs témoigne d'une bonne santé économique, à souligner auprès des parties prenantes.
  • L'investissement formation supérieur à la moyenne sectorielle constitue un argument de marque employeur à valoriser.

💡 Le conseil de la rédaction Pour exploiter pleinement votre bilan social, ne vous contentez pas d'une lecture superficielle des chiffres. Croisez les données entre elles, comparez-les aux années précédentes et aux moyennes sectorielles, puis définissez un plan d'action concret pour chaque indicateur préoccupant. Un tableau de bord RH dynamique vous permettra de suivre ces évolutions en temps réel plutôt que d'attendre le bilan annuel.

Télécharger notre modèle gratuit de bilan social

Pour vous accompagner dans la réalisation de votre bilan social, nous mettons à votre disposition un modèle bilan social gratuit au format Excel. Cet outil clé en main vous permettra de gagner un temps précieux dans la collecte et l'analyse des données sociales de votre entreprise.

Notre modèle Excel est structuré autour des 7 chapitres essentiels du bilan social, avec des onglets dédiés pour :

  • L'emploi (effectifs, pyramide des âges, répartition homme-femme)
  • Les rémunérations et charges accessoires
  • Les conditions de santé et sécurité
  • Les autres conditions de travail
  • La formation professionnelle
  • Les relations professionnelles
  • Les autres conditions de vie relevant de l'entreprise

💡 Le conseil de la rédaction

Ce modèle bilan social gratuit intègre des formules automatiques qui calculent instantanément vos principaux indicateurs RH sur les trois années de référence (N, N-1, N-2). Les graphiques dynamiques vous permettent de visualiser l'évolution de vos données sociales et d'identifier rapidement les tendances significatives.

Le fichier comprend également un onglet "Guide utilisateur" qui vous accompagne pas à pas dans la saisie de vos données. Personnalisable selon vos besoins, ce modèle s'adapte à toutes les PME, quelle que soit leur taille ou leur secteur d'activité.

⚠️ N'oubliez pas que le bilan social est un document obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés, et qu'il doit être soumis au CSE avant le 30 avril de chaque année. Notre modèle vous aide à respecter cette échéance en simplifiant considérablement le processus d'élaboration.

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Transformez une obligation légale en véritable outil de pilotage RH grâce à ce modèle complet qui vous permet d'analyser efficacement la situation sociale de votre entreprise à un instant T !

Comment lire et analyser un bilan social ?

Le bilan social est bien plus qu'un simple document obligatoire : c'est un véritable outil d'analyse stratégique qui permet d'évaluer la santé sociale de votre entreprise. Pour en tirer pleinement parti, il convient d'adopter une approche méthodique et approfondie dans son interprétation.

Identifier les indicateurs clés de performance sociale

Pour analyser efficacement votre bilan social, commencez par vous concentrer sur les indicateurs les plus révélateurs de votre situation :

  • Évolution des effectifs : analysez les variations sur trois ans pour détecter les tendances d'expansion ou de contraction de votre organisation.
  • Taux d'absentéisme et turnover : ces deux métriques sont des baromètres essentiels du climat social et de l'engagement des collaborateurs.
  • Répartition des actions de formation : évaluez la distribution des formations par catégorie professionnelle et leur adéquation avec les besoins stratégiques de l'entreprise.
  • Indicateurs de rémunération : examinez les écarts salariaux entre hommes et femmes ainsi que l'évolution des rémunérations par rapport aux années précédentes.
  • Données sur la santé et la sécurité : le nombre d'accidents du travail et leur gravité reflètent directement la qualité des conditions de travail.
  • Mesures du dialogue social : la fréquence et la qualité des échanges avec les représentants du personnel sont révélatrices du climat social.

Détecter les alertes et définir des plans d'action

L'analyse du bilan social doit vous permettre d'identifier les signaux d'alerte nécessitant une intervention, mais aussi les opportunités d'amélioration :

Checklist pour l'interprétation des tendances :

  • ✓ Identifiez les écarts significatifs par rapport aux années précédentes (variations de plus de 10%)
  • ✓ Repérez les indicateurs qui s'éloignent des moyennes sectorielles
  • ✓ Croisez plusieurs indicateurs pour confirmer une tendance (ex : turnover + absentéisme)
  • ✓ Évaluez l'impact des actions correctives déjà mises en place
  • ✓ Priorisez les alertes selon leur impact potentiel sur la performance globale
  • ✓ Consultez les représentants du personnel pour enrichir votre analyse

Une fois les points d'attention identifiés, élaborez un plan d'action structuré. Par exemple, si vous constatez une hausse de l'absentéisme couplée à une baisse des actions de formation, cela peut indiquer un désengagement des collaborateurs. La réponse pourrait être un programme de développement des compétences ciblé et une enquête sur le climat social.

Le bilan social est également un excellent outil pour mesurer l'efficacité de votre politique RH. En 2025, les entreprises les plus performantes utilisent ces données pour anticiper les besoins en compétences, adapter leurs stratégies de formation professionnelle aux nouvelles tendances (formations hybrides, micro-learning, réalité virtuelle) et améliorer continuellement la qualité de vie au travail.

N'oubliez pas que l'objectif final n'est pas seulement de produire un document conforme aux exigences légales, mais de transformer ces données en insights actionnables qui soutiendront la performance et le bien-être de vos équipes.

Comment exploiter les indicateurs du bilan social ?

Les indicateurs relevés dans le bilan social ne doivent pas rester de simples données statistiques. Ils constituent une mine d'informations précieuses qui, correctement exploitées, peuvent transformer votre gestion RH et contribuer à la performance globale de l'entreprise.

Piloter la stratégie RH et QVCT

Le bilan social offre une vue d'ensemble de la situation de l'entreprise sur l'aspect social, permettant de construire une stratégie RH fondée sur des données concrètes :

  • Anticipation des besoins futurs : L'analyse des évolutions d'effectifs, des départs, et des recrutements permet d'identifier les tendances et de prévoir les besoins en compétences à court et moyen terme. Par exemple, une hausse continue des départs dans un service spécifique peut indiquer un problème de management ou de conditions de travail à résoudre rapidement.
     
  • Optimisation de la politique de formation : Les données sur la formation permettent d'évaluer l'efficacité des investissements dans le développement des compétences. Une analyse croisée avec les évolutions de carrière peut révéler si les formations dispensées contribuent réellement à la mobilité interne et à la fidélisation des talents.
     
  • Amélioration de la qualité de vie au travail : Les indicateurs d'absentéisme, d'accidents de travail et de turnover sont des marqueurs essentiels du bien-être au travail. Une hausse de ces indicateurs nécessite la mise en place d'actions correctives ciblées comme des aménagements ergonomiques, des formations à la prévention des risques, ou encore la révision des avantages en nature proposés aux collaborateurs.
     
  • Gestion de la masse salariale : L'analyse des rémunérations et charges accessoires permet d'optimiser la politique salariale en identifiant les écarts injustifiés et en ajustant les niveaux de rémunération par rapport au marché.
     

Pour chaque indicateur préoccupant, établissez un plan d'action concret avec des objectifs mesurables. Par exemple, si le taux d'absentéisme augmente, fixez-vous un objectif de réduction et planifiez des actions spécifiques : entretiens de retour, aménagements des postes, actions de prévention santé.

Communiquer auprès des parties prenantes

Le bilan social est un puissant outil de dialogue social qui favorise la transparence et l'engagement des différentes parties prenantes :

  • Dialogue avec les représentants du personnel : Le bilan social constitue une base factuelle pour des échanges constructifs avec le CSE. Présentez non seulement les chiffres, mais aussi votre analyse et les actions envisagées pour répondre aux problématiques identifiées.
     
  • Communication interne : Il est important de rendre accessible le bilan social à l'ensemble des collaborateurs, sous une forme synthétique et pédagogique. Mettez en avant les évolutions positives et expliquez les actions prévues pour améliorer les points faibles.
     
  • Reporting aux actionnaires et à la direction : Le bilan social permet de démontrer comment la politique RH contribue à la performance globale de l'entreprise. Établissez des corrélations entre les indicateurs sociaux et les résultats économiques pour valoriser l'impact des investissements RH.
     
  • Marque employeur : Certains indicateurs positifs du bilan social peuvent être valorisés dans votre communication externe pour renforcer votre attractivité auprès des candidats : investissement formation, promotion interne, équilibre hommes-femmes, etc.
     

Pour maximiser l'impact de votre communication, adaptez le format et le niveau de détail à chaque audience. Un tableau de bord synthétique avec des graphiques d'évolution sera plus parlant pour la direction, tandis que des présentations thématiques ciblées (formation, rémunération, conditions de travail) seront plus pertinentes pour les équipes opérationnelles.

Pour optimiser l'exploitation de votre bilan social, intégrez-le dans un cycle d'amélioration continue : analysez les données, définissez des actions, suivez leur mise en œuvre via des indicateurs intermédiaires, puis mesurez leur impact lors du bilan suivant. Cette approche cyclique transforme une obligation légale en véritable levier de performance sociale.

BDESE, RSU, bilan social : quelles différences ?

Face à la multitude de documents sociaux que doivent produire les entreprises, il est parfois difficile de s'y retrouver. Bilan social, BDESE ou RSU : ces outils de reporting social ont chacun leur spécificité et leur cadre d'application. Décryptons ensemble ces différents documents pour mieux comprendre leurs particularités et leurs usages.

Panorama des documents sociaux obligatoires

Le bilan social est un document qui récapitule les principales données chiffrées permettant d'apprécier la situation sociale de l'entreprise. Il mesure les changements intervenus au cours de l'année écoulée et des deux années précédentes. Obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés, il permet d'identifier les forces et faiblesses de l'organisation en matière de gestion RH.

La BDESE (Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales) est un outil de partage d'information obligatoire pour toutes les entreprises d'au moins 50 salariés. Elle rassemble les informations relatives aux grandes orientations économiques et sociales de l'entreprise, incluant notamment les flux financiers à destination de l'entreprise (aides publiques, exonérations de cotisations, crédits d'impôts, etc.). La BDESE sert de support aux consultations récurrentes du CSE.

Le RSU (Rapport Social Unique) est quant à lui un document annuel qui compile les données relatives aux politiques de ressources humaines. Instauré en 2021, il remplace le bilan social dans la fonction publique et regroupe les informations qui figuraient auparavant dans différents rapports (bilan social, rapport de situation comparée, rapports sur la santé et sécurité au travail).

DocumentPériodicitéDestinataires
Bilan socialAnnuelCSE, actionnaires, inspection du travail
BDESEMise à jour régulièreCSE et représentants du personnel
RSUAnnuelComité Social Territorial, diffusion publique

Choisir l'outil adapté à votre organisation

Le choix entre ces différents outils dépend principalement de la taille et du statut de votre entreprise. Pour les PME de moins de 300 salariés du secteur privé, le bilan social n'est pas obligatoire, mais reste un outil précieux d'analyse de la situation sociale.

Si votre entreprise compte plus de 50 salariés, la BDESE est incontournable. Elle doit obligatoirement comporter plusieurs thèmes, dont l'investissement social, l'égalité professionnelle, les fonds propres, l'endettement, les rémunérations et les flux financiers à destination de l'entreprise. Cet outil va au-delà du simple reporting social en intégrant des dimensions économiques et environnementales.

Pour les établissements publics, le RSU s'impose comme l'outil de référence. Il couvre dix thématiques principales : emploi, recrutement, parcours professionnels, formation, rémunérations, santé et sécurité au travail, organisation du travail, action sociale, dialogue social et discipline.

Quelle que soit la taille de votre entreprise, la digitalisation de ces documents via un SIRH vous permettra de gagner un temps précieux dans leur élaboration tout en garantissant la fiabilité des données présentées !

À partir de combien de salariés le bilan social est-il obligatoire ?

Le bilan social est obligatoire pour les entreprises comptant au moins 300 salariés. Lorsqu'une entreprise atteint ce seuil d'assujettissement, elle doit établir son premier bilan social pour l'année suivant celle où le seuil a été atteint. À noter que même si l'effectif redescend sous ce seuil, un bilan social reste obligatoire pour l'année en cours.

Quand le bilan social doit-il être présenté au CSE ?

Le bilan social doit être présenté au CSE au plus tard le 30 avril, soit dans les quatre mois suivant la clôture de l'exercice précédent. L'employeur doit mettre le projet de bilan social à disposition du CSE au minimum 15 jours avant la réunion via la BDESE. Après consultation, le document doit être transmis à l'inspection du travail dans un délai de 15 jours suivant la réunion.

Combien de chapitres comporte un bilan social ?

Un bilan social complet comporte 7 chapitres couvrant différents domaines : l'emploi (effectifs, embauches, taux d'absentéisme), les rémunérations et charges accessoires, les conditions de santé et sécurité, les autres conditions de travail, la formation, les relations professionnelles, et les autres conditions de vie relevant de l'entreprise (activités et cotisations sociales).

Où trouver le bilan social d'une entreprise ?

Le bilan social est accessible à tout salarié qui en fait la demande, conformément au principe de transparence. Il est disponible dans la Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales (BDESE) de l'entreprise. Après consultation par le CSE, il est également transmis aux actionnaires et à l'inspection du travail dans un délai de 15 jours maximum.

Comment faire un bilan social individuel ?

Le bilan social individuel (BSI) est un document facultatif, distinct du bilan social d'entreprise, qui présente au salarié l'ensemble de sa rémunération globale. Il détaille le salaire mais aussi tous les avantages sociaux, primes, participation et autres éléments constituant son package de rémunération. C'est un outil de transparence qui permet de valoriser la politique sociale de l'entreprise auprès de chaque collaborateur.

Quelle est la différence entre le RSU et le bilan social ?

Le Rapport Social Unique (RSU) a remplacé le bilan social dans la fonction publique depuis le 1er janvier 2021. Contrairement au bilan social qui était réalisé tous les deux ans, le RSU est établi annuellement. Il regroupe plusieurs rapports auparavant distincts : l'ancien bilan social, le rapport de situation comparée entre hommes et femmes, et le rapport sur l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés.

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