La prime de nuit

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Prime pour travail de nuit

Posté le - mis à jour le

Comprendre le concept de la prime de nuit

La prime de nuit est une compensation financière destinée aux salariés effectuant un travail de nuit, défini par le Code du travail comme tout travail effectué sur une période d'au moins neuf heures consécutives, incluant l'intervalle entre minuit et 5 heures. Cette prime peut aussi prendre la forme d'une majoration salariale, dont le montant est déterminé par l'accord collectif instituant le travail de nuit.

Elle vise à dédommager les désagréments causés par le travail de nuit, tels que la fatigue ou les troubles du sommeil. Le travailleur de nuit est donc celui qui travaille habituellement entre 21 heures et 6 heures du matin.

La mise en place de cette prime est justifiée par la nécessité d'assurer la continuité de l'activité de l'entreprise et est généralement exceptionnelle.

L'origine de la prime de nuit

La mise en place de la prime de nuit trouve ses origines dans la volonté de compenser les contraintes physiques et sociales liées au travail de nuit. Les premières mesures visant à dédommager les travailleurs de nuit remontent au début du XXème siècle, période durant laquelle l’industrialisation a conduit à une augmentation du travail nocturne. Cette compensation prenait alors la forme de majorations salariales.

Néanmoins, la réglementation actuelle autour de la prime de nuit est plus récente et découle de la loi du 8 août 2000 relative à la réduction négociée du temps de travail. Cette loi apporte des précisions sur la définition du travailleur de nuit et introduit l’obligation pour les employeurs de compenser le travail de nuit par le biais d’une prime ou d’un repos compensateur.

Qui peut bénéficier de la prime de nuit ?

Les travailleurs éligibles à la prime de nuit

Pour être éligible à la prime de nuit, le travailleur doit remplir certaines conditions liées à ses horaires de travail. Selon le Code du Travail, il doit effectuer au moins trois heures de travail nocturne, deux fois par semaine. Le travail de nuit s'entend, dans ce cas, comme tout travail effectué durant une période incluant l'intervalle entre minuit et 5 heures.

  • Les intérimaires peuvent également bénéficier de cette prime, à condition de travailler pendant les plages horaires définies comme heures de nuit, et d'être employés dans un secteur couvert par un accord collectif prévoyant la prime de nuit.
  • S'agissant des fonctionnaires, le montant de leur indemnité horaire pour travail de nuit est calculé en fonction du traitement indiciaire brut et, le cas échéant, de l'indemnité de résidence.

Il faut noter que l'attribution de la prime de nuit n'est pas automatique. Elle dépend de la convention collective ou de l'accord d'entreprise applicable.

La prime de nuit dans le secteur public

Dans le secteur public, la prime de nuit est également appliquée pour compenser les contraintes du travail nocturne. Elle concerne notamment les agents de la fonction publique, qu'ils soient titulaires, stagiaires ou contractuels. Le mécanisme d'indemnisation prend en compte le traitement indiciaire brut et, si applicable, l'indemnité de résidence, selon le décret n° 2023-1238 du 22 décembre 2023.

La prime de nuit dans le secteur public est particulièrement pertinente pour les travailleurs de la fonction publique hospitalière, où les besoins de continuité des soins nécessitent souvent le travail de nuit. L'arrêté du 6 septembre 2023 a introduit une majoration exceptionnelle des indemnités horaires pour le travail de nuit pour ces travailleurs.

Cette prime est également importante pour des postes tels que les agents techniques assurant des astreintes hivernales, les policiers municipaux, ou les personnels des maisons de retraite qui travaillent régulièrement ou ponctuellement la nuit.

Notons que ces indemnités sont sujettes à des revalorisations, comme en témoigne l'accord Ségur de 2020 qui prévoit une revalorisation des indemnités de nuit à partir de janvier 2024.

La prime de nuit dans le secteur privé

Dans le secteur privé, la prime de nuit est mise en place suivant les accords collectifs ou d'entreprise. Elle est généralement versée aux salariés qui travaillent régulièrement durant la plage horaire définie comme "nuit" par le Code du travail. Toutefois, le montant et les conditions d’attribution de cette prime varient selon les secteurs et les conventions collectives.

Dans certains secteurs, tels que le médico-social privé non-lucratif, des revalorisations de la prime de nuit sont mises en œuvre pour reconnaître le caractère pénible et difficile du travail de nuit. Les travailleurs concernés peuvent ainsi bénéficier d'une augmentation significative de leur rémunération nocturne.

Il est également important de noter que la prime de nuit n'est pas la seule forme de compensation pour le travail de nuit. En effet, le salarié peut aussi bénéficier de repos compensateur, en particulier s'il a effectué plus de 270 heures de nuit sur 12 mois consécutifs.

La prime de nuit pour les infirmiers

La prime de nuit pour les infirmiers est une compensation financière qui vise à rétribuer le travail effectué durant les heures nocturnes. Cette prime est particulièrement pertinente dans le cadre de la profession infirmière, qui requiert une disponibilité sans faille, de jour comme de nuit.

Depuis janvier 2024, les infirmiers bénéficient d'une majoration de leurs heures de nuit de 25% par rapport au salaire horaire. Par exemple, un infirmier au salaire moyen de 16,50 euros touchera désormais 4,12 euros brut de l'heure de nuit, contre un forfait précédemment fixé à 2,14 euros.

En plus de cette majoration, un forfait de 47 euros brut est versé aux infirmiers pour 8 heures de travail effectuées le dimanche ou les jours fériés.

Ces mesures de revalorisation, qui représentent une avancée significative pour la reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit dans la profession infirmière, ont été mises en place suite à de nombreuses revendications syndicales.

Comment est calculée la prime de nuit ?

Calcul basé sur le nombre d'heures travaillées

Le calcul de la prime de nuit basé sur le nombre d'heures travaillées est généralement le plus courant. Ce mode de calcul prend en compte le nombre d'heures effectuées durant la plage horaire définie comme "nuit". Par exemple, pour un salarié qui travaille de 21h à 6h du matin, toutes les heures travaillées durant cet intervalle seront considérées comme des heures de nuit et seront donc majorées.

La majoration appliquée varie en fonction des conventions collectives ou d'accords d'entreprise, mais en général, les heures travaillées entre 21h et 22h, ainsi qu’entre 5h et 6h du matin, sont majorées de 10%.

Pour un calcul précis, il vous suffit de multiplier le nombre d'heures travaillées durant la nuit par le taux de majoration applicable. Par exemple, si la majoration est de 10% et que vous travaillez 100 heures de nuit dans un mois, vous aurez droit à une prime de nuit de 10 heures supplémentaires.

Il est essentiel de bien noter que le travail de nuit ne peut pas dépasser 40 heures par semaine sur une période de 12 semaines consécutives, sauf si un accord collectif le prévoit.

Calcul basé sur l'horaire du poste

Pour calculer la prime de nuit basée sur l'horaire du poste, il faut considérer l'amplitude horaire de travail. La période de nuit, selon le Code du travail, est généralement définie comme celle qui commence au plus tôt à 21 heures et se termine au plus tard à 7 heures. Cette période doit inclure l'intervalle entre minuit et 5 heures.

Cependant, il existe des exceptions pour certaines professions et zones géographiques. Par exemple, pour les commerces de détail situés dans les Zones de Tourisme International (ZTI), l'heure de début du travail de nuit est décalée de 21 heures à minuit.

Il est donc essentiel de connaître les spécificités de son secteur et de son poste pour calculer précisément la prime de nuit. Dans tous les cas, la prime de nuit est généralement calculée proportionnellement au nombre d'heures travaillées pendant la période définie comme "nuit".

Calcul basé sur les heures supplémentaires effectuées

Le calcul de la prime de nuit basé sur les heures supplémentaires effectuées est une autre méthode couramment utilisée. Dans ce cas, le salarié reçoit une majoration pour chaque heure supplémentaire effectuée durant la période nocturne.

Les heures supplémentaires de nuit, réalisées entre 21 heures et 7 heures du matin, bénéficient d'une majoration plus élevée que celles effectuées en journée. Par exemple, une majoration de 75% est couramment appliquée, contre 50 ou 25% pour les heures supplémentaires de jour. Cependant, ce taux peut être inférieur si la convention collective le prévoit.

Il convient de noter que certaines primes, comme la prime de nuit, peuvent être exclues de la base de calcul des heures supplémentaires.

Enfin, il est crucial de préciser que les heures supplémentaires effectuées sont exonérées de l'impôt sur le revenu dans une limite de 7 500€ par an.

Pour un calcul précis de la prime de nuit basée sur les heures supplémentaires effectuées, il faut prendre en compte le taux horaire de base, le taux de majoration applicable, ainsi que le nombre d'heures supplémentaires de nuit effectuées.

Comment sont payés les heures de nuit ?

En France, le paiement des heures de nuit dépend de la convention collective ou de l'accord d'entreprise en vigueur. Les heures de nuit sont généralement définies comme étant celles effectuées entre 21h et 6h.

Dans le secteur privé, les heures effectuées entre 21H et 22H ou entre 5H et 6H du matin sont majorées de 10%. Les heures effectuées entre 22H et 5H du matin bénéficient d'une majoration de 30%.

Pour les travailleurs de la Fonction Publique Hospitalière, une indemnité horaire pour travail de nuit est versée. Son montant est égal à 25 % de la somme du traitement indiciaire brut et de l’indemnité de résidence, pris en compte pour leur valeur annualisée applicable à chaque agent.

Les modalités de paiement des heures de nuit peuvent donc varier en fonction de plusieurs facteurs : secteur d'activité, convention collective, zone géographique, etc. Il est donc essentiel de se référer à ces éléments pour une information précise.
 

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L'impact de la prime de nuit sur le salaire

Influence sur le salaire brut et net

La prime de nuit influe sur le salaire brut et le salaire net. Intégrée dans le salaire brut, elle est soumise aux cotisations sociales et peut affecter le prélèvement à la source. Le montant de la prime est proportionnel au nombre d'heures travaillées durant la nuit. Par exemple, si la prime est de 0,48 euro par heure, et que vous travaillez 100 heures de nuit dans un mois, votre prime de nuit sera de 48 euros.

Cependant, il existe des majorations spécifiques pour les travailleurs de nuit. Par exemple, si le travail de nuit est occasionnel et demandé le jour même, une majoration de 60% est prévue. De plus, certaines heures travaillées peuvent être majorées en fonction des horaires. Typiquement, le travail entre 21h et 22h puis entre 5h et 6h du matin est majoré de 10%, tandis que le travail entre 22h et 5h du matin est majoré de 30%.

Il est à noter que certaines primes, comme la prime de partage de la valeur, sont exonérées de cotisations sociales. Leur montant brut correspond donc à une forme de rémunération nette pour le salarié.

Le montant de la prime de nuit peut aussi influer sur le plafond du taux réduit de cotisations d'assurance maladie. Par exemple, si un salarié est payé 4 000€ brut tous les mois et qu'il touche une prime de 5 000€ en fin d'année, son salaire annuel s'élèvera à 53 000€, dépassant ainsi le plafond du taux réduit de cotisations d'assurance maladie.

Enfin, il est essentiel de se renseigner sur les spécificités de son secteur et de son poste pour calculer précisément la prime de nuit, car certaines professions et zones géographiques bénéficient d'exceptions.

Influence sur le salaire en intérim

Le travail en intérim offre une certaine flexibilité dans l'organisation du temps de travail, ce qui peut impliquer des horaires de nuit. Le salaire d'un intérimaire travaillant de nuit est généralement majoré. Cette majoration est définie en fonction de l'horaire de travail effectué et des conventions en vigueur.

Toutefois, la durée du travail de nuit ne peut excéder 40 heures par semaine sur une période de 12 semaines, à moins qu'une dérogation ne soit accordée. De plus, il est à noter que le travail de nuit est interdit pour les mineurs.

Il est également important de savoir que le salaire de l'intérimaire ne peut être inférieur à celui d'un autre salarié en poste ayant des compétences et une expérience équivalentes. En outre, l'intérimaire a droit aux mêmes avantages que ceux de l'entreprise où il effectue sa mission, ce qui inclut les primes rattachées au poste.

Enfin, le nombre d'heures de nuit réalisées en intérim peut donner droit à des jours de repos compensateurs. Par exemple, si un salarié a effectué entre 580 et 810 heures de nuit dans une année, il aura droit à deux jours de repos compensateurs.

Réglementation autour de la prime de nuit

Législation du travail de nuit

La législation du travail de nuit en France est régie par le Code du travail. Selon l’article L3122-2, un travailleur est considéré comme travailleur de nuit s'il travaille au moins 3 heures durant la période de nuit, au moins deux fois par semaine.

La période de travail de nuit commence au plus tôt à 21 heures et se termine au plus tard à 7 heures, incluant obligatoirement l'intervalle entre minuit et 5 heures. Cependant, des dispositions spécifiques peuvent être prévues par les accords collectifs ou conventions collectives.

En règle générale, le travail de nuit est exceptionnel et doit être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale. De plus, il est soumis à certaines conditions de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs.

Pour les fonctionnaires, l'indemnité horaire pour travail de nuit est fixée à 25 % du traitement indiciaire brut et de l'indemnité de résidence.

Enfin, le travail de nuit doit être compensé par des repos compensatoires ou une majoration de salaire. Le choix entre ces deux formes de compensation est généralement défini par un accord collectif.

Lien entre prime de nuit et repos compensateur

Rôle du repos compensateur dans le travail de nuit

Le repos compensateur joue un rôle crucial dans le travail de nuit. Il s'agit d'un repos supplémentaire accordé aux travailleurs de nuit en compensation de la pénibilité liée aux horaires nocturnes. Ce repos se substitue à la prime de nuit dans certaines situations, notamment lorsque le salarié a effectué plus de 270 heures de travail de nuit sur 12 mois consécutifs.

  • Le repos compensateur est obligatoire pour les employés ayant travaillé entre 21h et 6h.
  • Dès que le salarié cumule 7 heures de repos compensateur, il doit les poser, par demi-journée ou journée entière, dans un délai de 2 mois.
  • Il convient de noter que le repos compensatoire pour travail de nuit ne peut être remplacé ni par une prime ni par une compensation financière.

Il est donc essentiel de bien comprendre le fonctionnement du repos compensateur pour optimiser sa gestion du travail nocturne. Il s'agit d'une garantie spécifique accordée aux travailleurs de nuit pour préserver leur santé et leur bien-être.

Fonctionnement des heures majorées pendant la nuit

Début et fin des heures majorées

Les heures majorées durant la nuit sont définies par le Code du travail et peuvent varier en fonction des accords collectifs ou des conventions collectives.
 

Les heures travaillées durant cette période sont généralement majorées, ce qui signifie qu'elles sont payées à un taux supérieur à celui des heures normales. Les taux de majoration peuvent varier, mais en général, ils sont d'au moins 25% pour les heures travaillées entre 21h et 22h et 20% après 22h.

Il faut noter que le nombre total d'heures de travail de nuit dans une journée ne peut être supérieur à 8 heures, sauf dérogation accordée par l'inspection du travail.

 

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Cet article a été rédigé par Chloé Perret

Consultante RH @Eurecia

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