Le licenciement économique est conçu pour permettre à une entreprise de restructurer son capital humain et d’éviter des difficultés financières graves. Son objectif ne doit pas être détourné pour effectuer des ruptures de contrat de travail abusives. Tout écart avec les dispositions du Code du travail peut conduire à des recours aux prud’hommes ou à un contentieux avec l’URSSAF. Voici sept pièges fréquents à éviter lors des licenciements économiques.
Les 7 erreurs à éviter absolument
Sept pièges sont à éviter lors de vos licenciements économiques.
Erreur 1 : Ne pas justifier clairement le motif économique
Le licenciement économique doit être justifié par une cause économique réelle et sérieuse.
L’article L 1233-3 du Code du travail précise les motifs pouvant être invoqués :
- Des difficultés économiques caractérisées.
- Des mutations technologiques.
- Une réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité.
- Une cessation d’activité.
L’employeur a l’obligation de motiver sa décision. Si les motifs sont flous ou se situent hors du périmètre légal, il risque la requalification du licenciement en rupture abusive du contrat de travail.
Erreur 2 : Oublier la convocation formelle à l’entretien préalable
Le licenciement économique répond à un formalisme strict. Un seul manquement à la procédure prévue dans le Code du travail peut le remettre en question. L’envoi d’une convocation à l’entretien préalable constitue une étape incontournable, même en cas de licenciement faute simple. L’employeur doit garder la preuve de l’envoi. Cela peut être via :
- Une lettre recommandée avec accusé de réception.
- Une remise en main propre contre décharge datée et signée.
Ces modes de convocation permettent d’officialiser la date de l’envoi. L’employeur doit respecter un délai de cinq jours ouvrables entre la réception du courrier et la tenue de l’entretien préalable.
Erreur 3 : Rédiger une lettre de licenciement imprécise
La lettre de licenciement doit contenir plusieurs mentions obligatoires :
- Les raisons précises de la rupture du contrat de travail.
- L’incidence des motifs sur le contrat de travail, c’est-à-dire sa rupture.
- Les actions préalables de recherche d’un reclassement effectuées par l’employeur.
- Les droits du salarié (priorité à l’embauche, possibilité de congé de reclassement…).
Le courrier de licenciement et ses mentions obligatoires font partie intégrante de la procédure de licenciement économique. Un manquement ou une imprécision conduit à la nullité du process.
Erreur 4 : Ne pas proposer de reclassement ou de contrat de sécurisation professionnelle (CSP)
L’employeur, peu importe la taille de son entreprise ou son capital humain, est tenu de justifier les démarches entreprises pour prévenir le licenciement économique :
- Préservation de la capacité du salarié à se maintenir à son emploi malgré les évolutions sociales et technologiques.
- Offre de formations afin de permettre la conservation d’un poste ou le reclassement à un autre poste.
Erreur 5 : Négliger l’information au CSE dans le cadre d’un licenciement collectif
Un licenciement collectif concerne au moins deux salariés en 30 jours. Avant de déclencher cette procédure, l’employeur doit consulter le CSE (Conseil économique et social) deux fois lors d’une réunion d’information, suivie d’une réunion de consultation, 15 jours plus tard, au minimum.
L’entreprise doit transmettre au CSE les raisons des licenciements, leur nombre, les catégories professionnelles concernées et le calendrier envisagé. Pour les grands licenciements (10 salariés concernés ou plus sur 30 jours) dans les entreprises de plus de 50 salariés, le CSE donne aussi son avis sur l’outplacement proposé dans le cadre du plan.
Erreur 6 : Mal gérer les délais
La procédure de licenciement économique implique de respecter plusieurs délais légaux :
- Cinq jours ouvrables entre l’envoi de la convocation et la tenue de l’entretien préalable.
- Sept jours ouvrables pour les non-cadres ou 15 jours ouvrables pour les cadres entre l’entretien préalable et l’envoi de la lettre de licenciement.
- Le préavis dont la durée dépend de l’ancienneté et des accords collectifs en vigueur.
- L’envoi des documents de fin de contrat dans les meilleurs délais (reçu de solde de tout compte, certificat de travail, attestation France Travail).
Le non-respect de ces délais entraine la nullité de la procédure décidée par un juge du conseil des prud’hommes.
Erreur 7 : Ignorer l’aspect humain du licenciement
Un licenciement économique est toujours une situation complexe à gérer pour les RH. L’entreprise connait des difficultés. Le salarié perd son emploi et entre dans une phase incertaine de sa carrière.
Le dialogue est essentiel. L’équipe RH doit expliquer les raisons du licenciement précisément et faire preuve de pédagogie. Elle doit également laisser la possibilité au collaborateur d’exprimer son avis ou de poser des questions. Un salarié mal informé constitue un risque réputationnel fort pour l’entreprise. L’absence de transparence peut générer une dégradation du climat de travail. Une note de service claire est un levier efficace pour désamorcer les malentendus et les conflits.
🎯Suivez une procédure claire, conforme et respectueuse pour gérer les licenciements économiques tout en limitant les tensions et risques juridiques :
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Les trois points clés à retenir :
- Un licenciement économique est toujours un moment hasardeux pour l’entreprise.
- Les équipes RH peuvent désamorcer les principaux pièges de la procédure en mettant en place quelques bonnes pratiques.
- Le respect de la procédure et une bonne communication sont au centre d’un licenciement économique réussi.

Team Eurécia
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