Le congé pour convenance personnelle permet aux salariés de suspendre temporairement leur activité professionnelle pour réaliser un projet personnel. Qu'il s'agisse d'un congé sans solde ou d'un congé sabbatique, cette pause professionnelle répond à des règles précises. La durée, les conditions d'obtention et les impacts sur le contrat de travail varient selon le type de congé choisi. Découvrez les modalités pratiques pour faire votre demande, améliorer votre gestion des congés, et connaître vos droits en 2025.
C'est quoi une convenance personnelle ?
Définition et cadre légal
Le cadre juridique français reconnaît deux formes principales d'absences pour convenance personnelle : le congé sans solde et le congé sabbatique. Ces dispositifs permettent aux salariés de s'absenter légalement de leur poste tout en conservant leur emploi.
La demande doit respecter un formalisme précis auprès de l'employeur. Une convention collective peut prévoir des modalités spécifiques concernant la durée ou les conditions d'obtention.
Les règles applicables en 2025 précisent que le contrat de travail reste suspendu pendant toute la période d'absence. Le salarié conserve son ancienneté acquise mais n'en accumule pas de nouvelle durant cette période. Un accord écrit entre les parties fixe la date de début et de fin du congé.
Les différents types de congés possibles
Le congé sabbatique s'étend de 6 à 11 mois et requiert 36 mois d'ancienneté dans l'entreprise. Cette option permet aux salariés de concrétiser un projet personnel comme un tour du monde ou une formation longue durée.
Le congé sans solde offre davantage de souplesse dans sa durée. Un commercial parisien a récemment obtenu 3 mois pour rénover une maison familiale. Une développeuse web a pris 8 mois pour créer son entreprise de services numériques.
La disponibilité pour convenance personnelle constitue une troisième option, particulièrement adaptée aux fonctionnaires. Sa durée maximale atteint 10 ans, renouvelable par périodes de 5 ans. Cette formule séduit notamment les agents souhaitant tester une reconversion professionnelle.
Qui peut en bénéficier ?
L'accès au congé pour convenance personnelle varie selon votre statut professionnel. Les salariés du secteur privé doivent justifier d'une ancienneté minimale de 24 mois dans leur entreprise avant de déposer leur demande.
Pour les agents de la fonction publique, l'obtention reste soumise à l'accord préalable de l'administration. La validation du supérieur hiérarchique s'appuie sur les besoins du service et la nature du projet présenté.
Les travailleurs indépendants et les professions libérales peuvent aussi suspendre temporairement leur activité, sous réserve d'anticiper les impacts sur leur clientèle et leur protection sociale. Une déclaration auprès des organismes concernés s'avère indispensable.
Les apprentis et alternants devront attendre la fin de leur période de formation avant d'envisager ce type de congé.
Demande de congé sans solde : modalités et conditions
Durée et renouvellement possibles
La durée initiale d'un congé sans solde se détermine par accord entre l'employeur et le salarié. Un ingénieur a récemment obtenu 4 mois pour voyager en Asie, tandis qu'une architecte a négocié 18 mois pour mener un projet humanitaire.
Le renouvellement nécessite une demande écrite adressée à l'employeur au minimum 2 mois avant la fin prévue du congé. Cette prolongation reste soumise à validation selon les besoins de l'entreprise.
Impact sur le contrat de travail
Pendant la période d'absence, le lien contractuel reste maintenu avec l'entreprise. Un responsable marketing peut, par exemple, utiliser cette période pour tester un projet entrepreneurial tout en gardant la sécurité de son poste.
La suspension du contrat entraîne l'arrêt temporaire des obligations réciproques : le salarié ne perçoit pas de rémunération et n'accumule pas de jours de congés. L'ancienneté acquise avant le départ reste préservée.
Le salarié conserve la possibilité d'exercer une autre activité professionnelle, sauf mention contraire dans une clause de non-concurrence. Une assistante administrative a ainsi pu créer sa boutique en ligne pendant son congé, dans un secteur différent de son employeur principal.
La protection contre le licenciement reste active, excepté en cas de faute grave ou de motif économique avéré.
Droits et obligations pendant l'absence
La mutuelle d'entreprise peut être conservée moyennant le paiement intégral des cotisations par le salarié. Une assistante RH a choisi cette option lors de son congé de 6 mois pour préserver sa couverture santé.
Le maintien des avantages liés à l'ancienneté dépend de votre convention collective. Certains secteurs, comme la métallurgie, permettent le calcul de l'ancienneté même pendant le congé sans solde.
Un salarié en congé doit respecter une obligation de discrétion sur les informations confidentielles de son entreprise. L'exercice d'une activité professionnelle parallèle reste autorisé dans le respect des règles de loyauté.
Le congé sabbatique : une alternative encadrée
Conditions d'éligibilité en 2025
Les demandeurs doivent présenter un dossier détaillé incluant leur projet personnel et un calendrier prévisionnel. La validation par l'employeur s'appuie sur trois points essentiels : l'impact sur l'organisation du service, la période souhaitée et la nature du projet.
Cette flexibilité répond particulièrement aux besoins des salariés souhaitant mener un projet de formation ou une création d'entreprise à temps partiel.
Durée maximale autorisée
La durée légale standard du congé sabbatique s'établit entre 6 et 11 mois maximum. Les accords d'entreprise peuvent aménager cette période selon leurs spécificités.
Un cadre commercial peut, par exemple, bénéficier d'une extension jusqu'à 14 mois grâce à sa convention collective.
Le fractionnement du congé reste possible à condition de respecter une période minimale de 2 mois consécutifs. Une chargée de communication a récemment opté pour cette formule : 3 mois au printemps puis 4 mois à l'automne pour mener à bien son projet de reconversion professionnelle.
Statut du salarié pendant le congé
Le contrat de travail reste suspendu pendant toute la durée du congé sabbatique. Cette suspension implique l'arrêt temporaire des obligations entre l'employeur et le salarié.
Un régime de protection sociale spécifique s'applique : le salarié maintient son affiliation à la Sécurité sociale pendant 12 mois et conserve sa couverture maladie-maternité. Une professeure des écoles a notamment pu bénéficier de ces garanties lors de son congé sabbatique de 8 mois pour voyager en Asie.
Le salarié garde sa liberté d'exercer une activité professionnelle parallèle, sous réserve de respecter son devoir de loyauté. Les prestations du régime de prévoyance souscrites avant le départ demeurent actives durant la période du congé.
Spécificités selon le secteur d'activité
Règles dans le secteur privé
Dans le secteur privé, la demande de congé pour convenance personnelle s'effectue par lettre recommandée avec accusé de réception, au minimum 3 mois avant la date souhaitée. L'employeur dispose alors de 30 jours pour répondre.
Les entreprises de moins de 300 salariés peuvent reporter le départ jusqu'à 6 mois pour préserver leur bon fonctionnement. Un délai de carence de 6 ans s'applique entre deux congés, qu'il s'agisse d'un congé sabbatique ou d'une création d'entreprise.
La loi autorise le cumul avec d'autres dispositifs comme le compte épargne-temps ou la mobilité volontaire sécurisée. Les salariés en contrat à durée déterminée ne peuvent accéder à ces congés qu'après validation de leur période d'essai.
Dispositions dans la fonction publique
La réglementation 2025 dans la fonction publique établit un cadre précis pour les congés de convenance personnelle. Un agent peut désormais bénéficier d'une période maximale de 5 ans, renouvelable dans la limite totale de 10 ans sur l'ensemble de sa carrière.
Une nouvelle mesure impose une réintégration obligatoire de 18 mois continus avant toute nouvelle période d'absence. Les fonctionnaires conservent leur statut pendant cette période et gardent la possibilité d'exercer une activité professionnelle parallèle.
Les droits à l'avancement sont maintenus sous condition de transmission annuelle des justificatifs d'activité professionnelle avant le 31 mai. Cette disposition s'applique aux trois versants de la fonction publique : État, territoriale et hospitalière.
Cas particuliers par convention collective
Les modalités d'application du congé pour convenance personnelle diffèrent selon les conventions collectives et les branches professionnelles. Chaque secteur définit ses propres règles concernant la durée maximale autorisée, les conditions de renouvellement et le système d'attribution.
Certaines branches optent pour des durées fixes allant de quelques mois à plusieurs années, d'autres proposent des systèmes basés sur l'ancienneté ou des formules de congés fractionnés. Ces dispositions spécifiques permettent d'adapter le dispositif aux contraintes et besoins particuliers de chaque secteur d'activité, tout en facilitant l'organisation des absences pour les salariés et les entreprises.
Procédure de demande et délais à respecter
Comment formuler sa demande ?
La rédaction d'une demande écrite formelle constitue la première étape essentielle. Votre courrier doit mentionner vos coordonnées complètes, votre fonction actuelle et préciser la nature exacte du congé souhaité.
Adoptez un ton professionnel en détaillant les dates de début et de fin souhaitées. Un commercial a récemment obtenu son congé grâce à une lettre claire exposant son projet de formation en développement web sur 6 mois.
Les éléments indispensables à inclure dans votre demande :
- Vos dates d'entrée dans l'entreprise
- La durée exacte sollicitée
- Les modalités de reprise envisagées
- Vos coordonnées pendant l'absence
Une copie de la demande doit être conservée, accompagnée de l'accusé de réception postal ou du récépissé de remise en main propre.
Documents justificatifs nécessaires
La constitution d'un dossier complet exige plusieurs pièces administratives essentielles. Un justificatif d'identité en cours de validité et un extrait d'acte de naissance datant de moins de 3 mois seront systématiquement demandés.
Le dossier devra également comporter les bulletins de salaire des 12 derniers mois, une attestation de votre employeur précisant votre ancienneté dans l'entreprise, ainsi qu'un document détaillant votre projet personnel pendant la période d'absence.
Les salariés souhaitant exercer une activité professionnelle durant leur congé devront fournir une déclaration sur l'honneur précisant la nature de cette activité. Un certificat de travail ou un extrait Kbis sera exigé dans les 30 jours suivant le début de l'activité.
Délais de réponse de l'employeur
La loi fixe un délai de 30 jours pour que l'employeur réponde à une demande de congé pour convenance personnelle. Cette période démarre à la date de réception du courrier recommandé.
L'absence de réponse passé ce délai équivaut à une acceptation tacite du congé. Le salarié peut alors partir aux dates indiquées dans sa demande initiale, sans risquer de sanction disciplinaire.
Dans certains cas, la réponse doit être motivée par écrit, notamment lors d'un refus ou d'une proposition de report. Un manager RH pourra suggérer un décalage de quelques semaines pour garantir la continuité du service.
Les droits pendant la période d'absence
Rémunération et avantages sociaux
Le principe de suspension du salaire s'applique pendant toute la durée du congé pour convenance personnelle. Votre rémunération mensuelle s'arrête dès le premier jour d'absence.
Les prestations sociales de base demeurent actives durant les 12 premiers mois, notamment la couverture maladie et les allocations familiales.
Certaines conventions collectives prévoient le maintien partiel des congés et avantages acquis. Un commercial du secteur bancaire conservera par exemple sa participation aux bénéfices de l'année précédente malgré son absence. Les tickets restaurant et autres avantages en nature prennent fin au démarrage du congé.
Une attention particulière doit être portée aux dates de prise du congé : un départ en milieu de mois implique un calcul au prorata des jours travaillés pour la rémunération finale.
Protection sociale et mutuelle
La prise en charge des frais de santé évolue selon votre situation pendant votre absence. Les remboursements de la Sécurité sociale restent garantis durant les 12 premiers mois de votre congé, à condition de résider sur le territoire français.
Pour la complémentaire santé d'entreprise, vérifiez les modalités spécifiques dans votre contrat collectif. Certaines mutuelles proposent une adhésion individuelle avec des tarifs préférentiels pour assurer la continuité de votre protection.
Les agents de la fonction publique conservent leur régime de protection sociale pendant un an. Au-delà, une demande d'affiliation à la CMU devient nécessaire. Un fonctionnaire peut également opter pour le statut d'ayant droit de son conjoint assuré.
Reprise du travail après le congé
La visite médicale de reprise constitue une étape obligatoire dans les 8 jours suivant votre retour au poste. Cette consultation permet d'évaluer votre aptitude à retrouver vos fonctions initiales.
Un entretien professionnel avec votre responsable hiérarchique marque votre réintégration. L'occasion d'échanger sur l'évolution de vos missions et de mettre à jour vos compétences par rapport aux changements survenus pendant votre absence.
Le salarié retrouve son poste d'origine ou un emploi similaire assorti d'une rémunération équivalente. Une période d'adaptation peut s'avérer nécessaire pour se familiariser avec les nouvelles méthodes de travail ou outils mis en place.
Motifs de refus et recours possibles
Votre employeur peut légitimement refuser votre demande de congé pour plusieurs raisons : surcharge d'activité, impossibilité de vous remplacer ou impact significatif sur le fonctionnement du service.
Face à un refus, plusieurs options s'offrent à vous. La première consiste à négocier un report de dates plus favorable pour l'entreprise. Une médiation avec les représentants du personnel représente une alternative constructive pour trouver un compromis.
En dernier recours, la saisie du conseil des prud'hommes reste possible dans un délai de 15 jours suivant la notification du refus. Un exemple récent : une salariée a obtenu gain de cause après avoir démontré que son remplacement était déjà organisé par l'entreprise, invalidant le motif de refus initial.

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