Selon l’Observatoire des enjeux RH Odoxa–DEEL, huit décideurs RH sur dix anticipent des difficultés de recrutement en 2025. Déjà confrontées à un manque de profils qualifiés, nombre d’entreprises se préparent à une concurrence accrue pour attirer les talents, quitte à chercher au-delà des frontières françaises.
Un défi devenu structurel
Les tensions sur le marché de l’emploi ne faiblissent pas. 58 % des décideurs RH déclarent être régulièrement confrontés à des pénuries de compétences, un chiffre qui grimpe à 67 % dans les entreprises situées hors des métropoles. Tous secteurs confondus, 98 % des responsables RH disent y être exposés, même de manière ponctuelle. Les difficultés sont particulièrement marquées dans l’industrie et la construction, où 61 % des responsables peinent à pourvoir certains postes.
Face à ces constats, la quasi-totalité des décideurs RH anticipent une année 2025 sous haute tension. 92 % estiment devoir s’investir davantage pour trouver les profils nécessaires, et 84 % s’attendent à une concurrence de plus en plus forte entre entreprises. Les grandes structures apparaissent particulièrement concernées : 96 % des responsables de groupes de plus de 5 000 salariés prévoient d’intensifier leurs efforts de recrutement.
La santé particulièrement sous pression
Le secteur de la santé arrive en tête des domaines jugés les plus critiques : 42 % des décideurs estiment qu’il sera le plus difficile à recruter en 2025, loin devant le commerce de détail (25 %), la construction (23 %) et l’industrie manufacturière (22 %). Ces résultats confirment les analyses de France Travail, qui classe déjà la santé parmi les métiers les plus en tension : 63 % des recrutements y sont jugés difficiles selon l’enquête Besoin en main d’œuvre (BMO) 2025 contre 50 % tous secteurs confondus.
Recruter à l’international ?
Pour pallier la pénurie, près d’une entreprise sur deux envisage de recruter à l’étranger (42 %), une stratégie plus fréquente dans les grandes entreprises (51 %) et dans l’industrie. L’Union européenne concentre l’essentiel des intentions (78 %), loin devant le Canada (16 %) ou les États-Unis (14 %). Cette ouverture pourrait même s’accentuer : un tiers des entreprises prévoient d’intensifier leurs recrutements internationaux dans les prochaines années.
Mais l’option n’est pas sans frein. Les contraintes légales et administratives restent citées par 76 % des décideurs comme un obstacle majeur, au même titre que le risque de non-conformité ou le durcissement des politiques migratoires.

Journaliste
Qu’il s’agisse d’économie, de design ou de presse jeunesse, Marie, journaliste de métier, aime explorer des univers contrastés (différents ?) et en…