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Article - Parentalité

Pas assez au travail, pas assez avec ses enfants : entre dilemme et culpabilité

Mère et fille dans une cuisine, entre travail à distance et moment de complicité

35 heures et des poussettes 

Le monde des parents qui tentent de maintenir l’équilibre entre carrière et parentalité

La culpabilité parentale s’invite souvent dans la vie de celles et ceux qui jonglent entre réunions de dernière minute et goûters des enfants, deadlines intenables et histoires du soir. Et si ce sentiment révélait surtout l’injonction silencieuse à être un parent parfait ?

La plupart des parents qui travaillent ont ressenti ça au moins une fois : ce fort sentiment de culpabilité de ne pas être assez présent. Pas assez présent au travail ou pas assez présent avec ses enfants. Parfois les deux en même temps. Cela change selon les périodes, les jours, parfois les heures même. Cela se cristallise à des moments très différents. Lorsque l’on pense aux dossiers qu’il faut boucler alors qu’on est en train de jouer avec ses enfants. Lorsque l’école appelle et qu’il faut partir en urgence en laissant ses collègues en plan. Lorsque l’on doit mettre à regret ses enfants au centre aéré pendant une semaine de vacances, car on ne peut plus poser de congés. Lorsque l’on enchaîne trop les déplacements. Et cette liste n'est pas exhaustive...

J’aurais pu continuer cet article en choisissant d’évoquer la notion de « qualité plutôt que quantité » qui est, à mon sens, tout à fait pertinente. Mais j’ai choisi plutôt de creuser le sujet de la culpabilité. Selon l'étude "Les Français et la parentalité" publiée par Opinionway en mars 2025, 55% des parents ont au moins de temps en temps le sentiment de ne pas être de bons parents. La notion de burn-out parental (liée à l’échec et donc à cette volonté de performance en tant que parents) apparaît pour la première fois en 1983 dans le livre Parent Burnout (éditions Doubleday). Plus tôt, dans les années 70, on commençait à voir apparaître dans les librairies des ouvrages tels que « Tout se joue avant 6 ans » (éditions Robert Laffont). Avant cela, la notion de parentalité n’existait pas. Il était simplement question « d’élever des enfants ». Bien sûr, il n’est pas question de dire que c’était mieux avant. C’était… différent. Mais cela permet toutefois de prendre un peu de distance avec ce sentiment. Surtout lorsque l’on apprend, toujours dans le même article, que le marché de la « culpabilité parentale » pèse aujourd’hui en France plus de 20 millions d’euros en librairie, selon l’institut GfK. Notre culpabilité serait-elle en réalité un business rentable ?

La théorie du gâteau

Pour éviter de m’auto-flageller, depuis que mon fils est entré à l’école, j’ai développé une théorie. Certains développent la théorie de la relativité générale, d’autres des théories du complot. Moi, j’ai développé la théorie du gâteau. C’est parti d’un constat : j’ai eu le débat des gâteaux industriels dans la boîte à goûter pour l’école avec la plupart de mes amies mamans. Ce dilemme s’est aussi imposé à moi : je travaille trop pour avoir le temps de faire des pâtisseries maison toutes les semaines, mais je m’en veux de donner des gâteaux industriels à mon enfant. J’ai culpabilisé souvent. Mes amies aussi. On évoquait des alternatives, on testait des choses, mais ça ne tenait jamais vraiment. Et le bon vieux gâteau industriel de mon enfance finissait toujours par s’inviter aussi dans la boîte à goûter de mon fils. Avec un arrière-goût de culpabilité, parce qu’on sait pertinemment qu’il n’y a pas grand-chose de bon, dans ces gâteaux du supermarché. Et que si je ne travaillais pas autant, j’aurais le temps de faire des gâteaux maison.  

Et puis un jour, je me suis aperçue que ce sujet résumait à lui seul toute la culpabilité que l’on peut ressentir quand on est parent et que l’on travaille beaucoup. Ce tiraillement intérieur, cette sensation que ce n’est jamais assez parfait.  

Alors j’ai développé la théorie du gâteau : essayer de se ficher la paix en n’oubliant pas que l’on fait chaque jour du mieux que l’on peut. Et que c’est déjà bien assez.   

Communicante et rédactrice

Quand elle est tombée enceinte de son premier enfant, Sophie Franco pensait qu’elle allait avoir la même vie qu'avant. Avec juste “un enfant en plus…

35 heures et des poussettes 

Vous jonglez entre réunions et changements de couches ? Vous négociez des contrats tout en faisant les devoirs préparant des biberons ? Cette chronique est faite pour vous ! Plongez dans le grand bain de la parentalité où carrière et famille se disputent la vedette. Rejoignez-nous pour des discussions franches, des astuces pratiques et une bonne dose d'humour.

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