Retour

  4 mins

 

Article - Recrutement

Le pentester : le simulateur d’attaques cyber

Pentester analysant des lignes de code pour identifier les failles de cybersécurité

Nouveaux métiers

Chaque semaine un métier en émergence

Un hacker, mais pour protéger les organisations. Le pentester – aussi appelé hacker éthique – entre par effraction dans les systèmes informatiques, non pas pour nuire, mais pour améliorer leur sécurité. Il simule les cyberattaques et il anticipe les failles qui pourraient être exploitées. Lorsqu’on sait qu’une entreprise française sur deux a été victime d’une cyberattaque en 2024 et que le coût de la cybercriminalité en France est de plus de 176 milliards d’euros, on comprend pourquoi ce profil est plus que recherché.  

Le métier décrypté

Le pentester est un expert en sécurité offensive : cela veut dire qu’il va se mettre dans la peau d’un hacker malveillant pour simuler les cyberattaques. Son terrain de jeu, ce sont les réseaux, les serveurs, les applications web ou encore les objets connectés. Sa mission est d’identifier les failles, tester la solidité des systèmes, documenter ses découvertes, et surtout, les corriger. On dit qu’il agit en “chapeau blanc”, par opposition aux hackers malveillants (“black hat”). Concrètement, il réalise ce qu’on appelle des tests d’intrusion : il tente de pénétrer dans un système comme le ferait un cybercriminel.  Les missions de ce hacker éthique ? Elles dépendent du contexte. Parmi elles :  auditer la sécurité d’une application bancaire, mener une campagne de phishing ciblée dans une entreprise du BTP ou encore auditer un outil RH SaaS utilisé par une entreprise. Parfois, il peut intégrer une “Red Team”, spécialisée dans les attaques complexes et réalistes, pour tester la solidité de la technologie, mais aussi les réflexes humains face aux tentatives frauduleuses.  

Le lexique du métier

Pentest : une abréviation de “Penetration Test’, c'est-à-dire un test d’intrusion.  
Red Team : une équipe d’experts qui simule des attaques avancées pour tester la résilience globale. 
Exploit : technique ou outil qui permet d’exploiter une faille de sécurité. 
CTF (Capture The Flag) : une compétition où les hackers éthiques doivent résoudre des défis de cybersécurité. 
CEH / OSCP : les certifications de validation des compétences en hacking éthique.

Les compétences clés  

Du côté des hard skills, le métier de pentester exige un socle technique solide et notamment :  

  • Connaître les systèmes et réseaux, comme Linux et Windows, les protocoles réseau (TCP/IP, HTTP, DNS…), ainsi que les architectures complexes.
  • Maîtriser les langages de programmation, tels que Python, Bash, C/C++, Java ou encore PHP.  
  • Manier les outils de pentest, comme Kali Linux, Metasploit, Nmap, Burp Suite ou encore Wireshark.  
  • Connaître des méthodologies d’attaque pour planifier, exécuter et documenter ses tests.
  • Avoir une bonne culture juridique pour agir dans le cadre de la légalité.  
  • Du côté des soft skills, le hacker éthique doit briller par plusieurs de ses qualités humaines et notamment :  
  • La créativité pour anticiper la pensée et les scenarii des hackeurs.
  • La communication et la pédagogie pour rendre ses découvertes accessibles aux non-initiés.
  • L’esprit d’analyse aiguisé, comme un enquêteur, pour observer, comprendre et déduire.
  • La rigueur et l’éthique pour consigner ses découvertes et pouvoir les rendre reproductibles.
  • La curiosité pour rester à la page, tester de nouveaux outils et se former en continu.  

Avenir du métier et évolutions possibles  

Face à l’explosion de menaces qui pèsent sur les organisations, le métier de pentester ne connaît pas la crise, au contraire. Les entreprises peinent à recruter des experts en cybersécurité. Selon le Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique (CESIN), un quart des postes dans le domaine de cybersécurité reste non pourvu. Les pentersters sont parmi les profils en tension.  Les secteurs les plus demandeurs sont les banques, les assurances, la santé, l’industrie, les services publics, la grande distribution… Mais compte tenu des enjeux, toutes les organisations sont concernées. Côté rémunération, un hacker éthique peut espérer entre 35 000 € et 45 000 € bruts par an en début de carrière, jusqu’à 70 000 € une fois confirmé, et plus de 90 000 € pour les profils seniors ou spécialisés, notamment dans les secteurs sensibles comme la finance ou la défense. Les certifications (comme CEH ou OSCP) et l’expérience sont des arguments clés pour augmenter encore ces chiffres.  

Quel avenir pour le métier de pentester ? Comme dans d’autres domaines, l’arrivée de l’IA impacte le métier, mais pas forcément de manière négative. Elle aide à automatiser un certain de nombre de tâches chronophages, mais ne remplace pas le hacker éthique. En effet, la composante humaine, en particulier la créativité et l’intuition, ne sont pas substituables. Tant que les systèmes informatiques auront des failles (spoiler : ils en auront toujours), les hackers en chapeau blanc ne seront pas au chômage. 

Rédactrice

Hanna aurait pu être anthropologue, mais elle a préféré observer l’espèce la plus étrange qui soit : l’homo corporatus. Ancienne RH reconvertie en…

Notre actu dans votre inbox

Restez informés de toute l’actu
& inspirez-vous au quotidien