Générations
Quand une millennial explore le rapport au travail des différentes générations
Cet été, en l’espace d’un week-end, ChatGPT a fait irruption dans ma famille à deux reprises. La première, c’était quand mon neveu de seize ans a dégainé une application d’IA afin de vérifier qui était une célébrité dont je lui parlais. La deuxième, quand mon père m’a montré les visuels cartoons qu’il avait conçus avec l’IA la veille.
Voici donc deux usages très différents d’un même outil, pour deux générations qui ne sont pas encore, ou plus, sur le marché du travail. De quoi me faire me demander comment ils agiraient, avec les réflexes propres à leur génération, face à l’IA en situation de travail. Un super sujet de chronique, autrement dit !
L’IA, adorée par les jeunes, redoutée par les autres ? es jeunes cliquent, les aînés flippent
Je suis donc allée chercher des études. J’y découvre que ma génération, les Millennials, est championne incontestée de l’IA au travail. Nous sommes 43 % à l’utiliser au moins une fois par semaine, contre seulement 34 % de la Gen Z, 32 % de la génération X, et 20 % des baby-boomers. Plus encore : près de la moitié des Millennials (48 %) considère qu’elle est essentielle à leur travail!
À l’autre bout du spectre, les baby-boomers ont majoritairement raté le train de l’IA. Et pour cause : ils ne font pas confiance à cette technologie à 45 %, contre 25 % des Gen X, 21 % des Millennials et 18 % de la Gen Z.
D’un côté, on s’extasie, de l’autre, on s’inquiète : deux salles, deux ambiances.
Un révélateur de nos insécurités ?
Bien sûr, on peut attribuer cette différence de perception à l’appétence des différentes générations pour les nouvelles technologies. Mais, selon moi, s’arrêter là, c’est rater une interprétation qui en dit long sur une fracture générationnelle dans le monde du travail.
À mon sens, les Millennials se sont rués sur l’IA car ils ont été les premiers à prendre conscience de son potentiel… mais aussi des risques qui vont avec. Beaucoup d’entre nous ont eu la sensation de “devoir s’y mettre” pour pouvoir progresser dans leur carrière, et pour éviter de se faire dépasser, voire remplacer, par la technologie.
Donc, pour éviter cela, on teste la techno, on la dresse à notre image… et on montre à l’entreprise qu’elle a besoin de nous comme co-pilote d’IA. A contrario, nos aînés, déjà bien placés dans des postes managériaux, qu’ils pensent “à l’abri” de tout remplacement par l’IA, sont bien moins craintifs de l’impact de la technologie sur leur carrière.
La Gen AI arrive !
Les managers, toutes générations confondues, feraient bien de se préparer à l’arrivée de la génération Alpha, dite aussi Gen AI, dans le monde du travail ! Bien qu’ils soient encore sur les bancs de l’école, on peut d’ores et déjà prévoir qu’ils vont arriver avec l’IA sous le bras - et pas uniquement pour gérer des tâches opérationnelles.
Ces jeunes auront connu leurs années fondatrices avec l’IA : ils l’auront utilisée à l’école, demander des conseils sur leur orientation et apprendre à cuire un œuf dur. L’IA sera leur troisième bras, et ils pourront demander à un chatbot de les coacher et de les former.
Quelle sera alors la valeur ajoutée des managers et du travail collaboratif ? C’est à nous d’en définir les lignes dès maintenant !

Blogueuse RH & travail
Eléonor a une patte littéraire dans un gant de velours 2.0. Fascinée par les interactions humaines et l’univers du web, elle crée des contenus…
Générations
Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passe dans la tête de vos plus jeunes collaborateurs ? Ou pourquoi vos collègues plus âgés ne semblent pas travailler comme vous ? Appartenant moi-même à la génération des millennials, j’observe avec curiosité les nouvelles interactions humaines. Avec Générations, explorons comment les différentes générations façonnent leur rapport au travail : aspirations, valeurs et modes d’interaction. Une réflexion sur ce qui nous distingue… et ce qui pourrait nous rapprocher.