Expertise
L'impact des révolutions technologiques, économiques et sociétales sur les entreprises et l'avenir du travail. Interview.
On ne fait pas ce que l’on veut avec l’intelligence artificielle en entreprise. Entré en vigueur le 1er août 2024 et bénéficiant d’une application progressive de ses dispositions jusqu’en 2027, l’IA Act est le tout premier cadre juridique sur l’IA. Ce règlement - qui représente le premier cadre juridique global sur l’IA à l’échelle mondiale - positionne l’Europe en pionnière dans le domaine.
Son objectif ? Protéger les citoyens des risques liés à l’IA tout en favorisant l’innovation.
Son principe ? Classer les systèmes d’IA selon leur niveau de risque, avec plusieurs paliers entre ceux présentant un risque inacceptable (qui sont interdits) et ceux présentant un risque minimal (dont l’usage est libre et sans contrainte réglementaire).
Au regard de ce règlement, l’usage de l’IA dans les ressources humaines des entreprises (recrutement et management d’équipe) est donc strictement pensé et encadré. Exemple avec le tri de CV, dans le cadre duquel les évaluations de performance ou les analyses comportementales sont classées comme "à haut risque" par l’IA Act. Certains outils encore plus intrusifs — à l’instar de ceux qui décryptent les émotions lors d’un entretien de recrutement— sont tout simplement interdits.
Pour décrypter ce règlement et ses applications concrètes, Mélina Bouroutsis, avocate en droit du travail chez Capstan, livre son expertise.
Journaliste : Sophie Arutunian
Cadrage : Thibault Van Damme
Montage : Baptiste Legrand