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Article - Parentalité

Les super-mamies sous pression  : le nouveau visage des grands-parents actifs

Grand-mère de 68 ans à vélo avec son petit-fils et leur golden retriever dans un parc

35 heures et des poussettes 

Le monde des parents qui tentent de maintenir l’équilibre entre carrière et parentalité

Ils enchaînent les allers-retours à l’école comme des parents bis. Ou claquent la porte pour partir faire de la salsa et du rock. Bienvenue dans l’ère des grands-parents tiraillés entre baby-sitting et liberté !

« Le lundi, je récupère à l’école les enfants de mon fils. Le mardi, je vais chercher le petit garçon de ma fille. Le mercredi après-midi, je suis avec les trois. Le jeudi, je n’ai rien. Et le vendredi soir, je suis à nouveau avec mon petit-fils que je garde jusqu’au samedi matin. C’est une grosse logistique, je ne profite pas beaucoup de ma retraite. »

Ces mots sont ceux d’une grand-mère, croisée un vendredi soir au parc où j’emmène régulièrement mes enfants. Elle avait l’air exténuée. Et sincèrement, je peux le comprendre. Techniquement, elle gère plus d’enfants que moi (j’en ai deux).  

Je me souviens avoir été mi-jalouse de ses enfants, mi-peinée pour elle. Je m’explique : ma mère n’est pas encore à la retraite. Elle garde parfois mes enfants pendant le week-end, mais le lundi, elle a salsa, le mardi elle va à la gym, le mercredi c’est rock et le jeudi cours d’espagnol. Enfin, je crois que c’est dans cet ordre-là. Alors les soirs en semaine, il est rare que je lui demande de venir garder mes enfants. Même si, je l’admets, parfois cela m’arrangerait bien. D’où le petit sentiment de jalousie ressenti vis-à-vis des enfants de cette grand-mère.  

Ce sentiment a néanmoins vite été chassé par un autre, bien plus puissant : la peine, et un peu de colère aussi. Ne mérite-t-elle pas de profiter un peu plus de sa retraite ? Ses enfants, n’abuseraient-ils pas légèrement ?

Ma mère est cependant celle qui correspond le plus à la « mamie d’aujourd’hui ». En effet, l’âge moyen où l’on devient grand-parent évolue (54 ans pour les grands-mères en 2010 contre 51,5 ans en 1998) et les grands-parents sont plus actifs qu’auparavant.  J’en parlais récemment avec mes amies : nos grands-mères étaient du genre à faire des confitures, des tartes aux pommes et portaient des tabliers à motifs pour cuisiner. Nos mères qui sont devenues mamies ? Elles font du pilate et sont sur Instagram.

Cela ne signifie pas qu’elles sont moins engagées en tant que grand-mères, bien au contraire. Mais après avoir travaillé toute leur vie, elles arrivent en fin de carrière ou à la retraite avec l’envie de profiter et de s’affranchir des contraintes. Parfois même complètement. En 2024, un article du Monde titrait d’ailleurs, « C’est fini, on arrête de garder les petits-enfants! : la tentation de l’égoïsme positif ». On y découvrait notamment le témoignage de Marie-Rose, qui refuse de garder ses petits-enfants : « Il me reste dix ou quinze ans à vivre en étant en forme. J’ai envie de jardiner, de cuisiner, de voyager, de passer des soirées en amoureux avec mon mari, bref, tout ce qu’on ne pouvait pas faire du temps où l’on travaillait comme des dingues et où, en plus, on s’occupait des enfants. Sinon, la vie, si on n’en profite jamais, à quoi ça sert ? »

Les grands-parents de 2025 avancent donc sur un fil, tiraillés entre l’envie de profiter de leur vie et celle d’être présents pour leurs petits-enfants. En face, des parents qui jonglent entre des emplois prenants et des modes de garde coûteux. Alors la tentation est grande de se reposer sur ses propres parents, quand ils sont proches géographiquement.  

Quelle est la solution? Cette chronique n’en apporte pas. À moins, peut-être, que l’on s’interroge collectivement sur le rôle des grands-parents aujourd’hui et que l’on respecte mieux leurs envies et leurs limites. D’ailleurs, je me suis interrogée sur ce que je ferai, moi, quand je serai à la retraite. Sûrement de la salsa et du rock. 

Rédactrice (et maman)

Sophie pensait qu’avoir un enfant ne changerait pas grand-chose. Quatre ans, deux grossesses et quelques kilos de charge mentale plus tard, elle sait…

35 heures et des poussettes 

Vous jonglez entre réunions et changements de couches ? Vous négociez des contrats tout en faisant les devoirs préparant des biberons ? Cette chronique est faite pour vous ! Plongez dans le grand bain de la parentalité où carrière et famille se disputent la vedette. Rejoignez-nous pour des discussions franches, des astuces pratiques et une bonne dose d'humour.

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