Assistant médical numérique : le maillon fort de la santé connectée

Face à un impératif de désengorgement des cabinets médicaux, d’amélioration de l’accès aux soins et d’accompagnement de la digitalisation du secteur, un nouveau métier émerge, celui d’assistant médical numérique. En France, plusieurs milliers de postes ont déjà été créés depuis 2024, consécutivement à la réforme « Ma Santé 2022 ».

 Une fonction qui répond à un double enjeu - libérer du temps médical et intégrer le numérique sans sacrifier la relation avec le patient – et qui s’impose comme un maillon indispensable dans l’écosystème de soins. Bien que plus discret que le personnel médical, ce métier est tout aussi important : il a pour mission de fluidifier les parcours de soins, centraliser les informations médicales et veiller au bon fonctionnement de nouvelles technologies. Et ce n’est pas parce que la santé se digitalise qu’elle ne doit pas rester humaine !  

Le métier d’assistant médical décrypté

L’assistant médical numérique n’a pas de blouse blanche, mais se retrouve en première ligne dans les parcours de soin. Il fait le lien entre les trois univers : les médecins, l’administration et la tech. Il aide à améliorer le quotidien des soignants et le parcours de soin des patients. Au quotidien, ses missions sont variées, et peuvent comprendre :  

• L’administration des dossiers médicaux informatisés (DPI)
• La gestion du Dossier Médical Partagé (DMP)
• La préparation des consultations (en présentiel ou à distance)
• La transmission des résultats d’examens
• La rédaction des comptes rendus
• La coordination des prises de rendez-vous avec les autres professionnels de santé.  
• La supervision technique des téléconsultations et du fonctionnement des objets connectés.  

Mais son rôle va bien au-delà de la maîtrise des technologies. L’assistant médical interagit aussi avec les patients : il explique, rassure, oriente. Dans un système de soins où les professionnels sont débordés et les technologies parfois déshumanisantes, il crée du lien.

Le lexique du métier décrypté DMP (Dossier Médical Partagé) : carnet de santé numérique consultable par les professionnels autorisés.  DPI (Dossier Patient Informatisé) : équivalent numérique du dossier papier tenu à l’hôpital ou en clinique.  Télémédecine : tout acte médical réalisé à distance, par exemple en visioconférence.  Téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance : les trois grandes familles de télémédecine (consulter, demander un avis, ou suivre un patient à distance).  E-Parcours, Via Trajectoire : plateformes numériques de coordination entre établissements et professionnels de santé.  Données de santé : informations sensibles (symptômes, traitements, diagnostics) à protéger avec rigueur.

Les compétences clés

Pour exercer ce métier, il faut bien plus qu’un bon niveau en informatique ou un sourire à l’accueil. L’assistant médical doit savoir s’adapter à la fois à la technologie et aux humains. D’un point de vue technique, il est nécessaire pour lui de dompter les logiciels métiers, le fonctionnement des objets connectés et d’être à l’aise avec leur constante évolution. Par ailleurs, l’assistant médical numérique doit avoir des connaissances en cybersécurité, c’est-à-dire savoir évaluer la fiabilité des applications santé et sécuriser les données sensibles. D’une certaine façon, l’assistant médical numérique est un traducteur santé-tech. Le métier demande également une série de soft skills, car la relation patient ne s’apprend pas via un manuel. Il doit faire preuve d’écoute, d’empathie, et savoir garder son calme même quand le téléphone sonne, que la connexion saute ou que la salle d’attente déborde. 

Parmi les compétences comportementales les plus recherchées on retrouve :  

• La curiosité et la capacité à s’adapter aux outils et aux nouvelles pratiques qui évoluent en permanence.  
• Une intelligence émotionnelle très développée.  
• Le sens du relationnel et du collectif.  
• L’autonomie, le sens des priorités et l’organisation.  
• La faculté à vulgariser le jargon médical parfois complexe.  
   

Avenir du métier et évolutions possibles

Le métier d’assistant médical numérique est en plein essor, porté par la digitalisation de la santé. Il a vocation à rendre possible une gestion élargie et plus dense des patients, avec moins de médecins d’un côté et une flambée de nouveaux outils de l’autre. Ce qui explique qu’en 2024 plusieurs milliers de postes ont été créés. Le secteur évolue rapidement : avec les nouveaux moyens de télésurveillance, l’arrivée de l’intelligence artificielle médicale et de la robotique, les assistants médicaux numériques sont en veille permanente. En ce qui concerne l’évolution de carrière, il existe des passerelles : coordinateur de parcours de soins, référent e-santé dans un établissement ou encore gestionnaire de projets numériques en santé. 

Pas besoin d’avoir vingt ans ou un parcours linéaire sans faute pour y trouver sa place. L’assistant médical numérique séduit autant les jeunes en quête de sens que les professionnels en reconversion, attirés par un métier concret, utile et évolutif. Il offre de vraies perspectives, avec une marge de manœuvre pour se spécialiser, évoluer ou même réinventer sa carrière au fil du temps et des innovations. 

Hanna Grochocinska

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