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Article - Métier

Le métier qui transforme nos déchets en ressources

Personne triant déchets dans une borne de collecte, insérant gobelet carton et bouteille plastique

Nouveaux métiers

Chaque semaine un métier en émergence

Chaque année, chacune et chacun d’entre nous génère l’équivalent de 4,6 tonnes de déchets. Ce qui reviendrait à jeter à la benne deux SUV... Si une partie est recyclée ou transformée, la majorité finit encore en fumée ou sous terre. Pourtant, près de la moitié de ces déchets pourrait avoir une seconde vie, produire de l’énergie, redevenir matière première ou nourrir les sols. C’est pourquoi le rôle du Responsable de valorisation de déchets est crucial : redonner ses lettres de noblesse à ce qu’on envisageait de jeter. Il regarde un déchet comme une ressource en sommeil, trie l’utile de l’inutile, déniche des solutions pour éviter l’enfouissement et trouve une nouvelle vie à chaque flux — du carton au biodéchet, en passant par les plastiques complexes.

Le métier décrypté

Recycler, c’est un bon début. Mais aujourd’hui, il faut aller plus loin et transformer nos déchets en ressources utiles. C’est la mission du responsable de valorisation de déchets. C’est la personne qui décide quel plastique partira en paillettes pour devenir nouvel objet, quels restes alimentaires deviendront du compost et quels déchets non recyclables produiront de l’énergie. Il suit toute la chaîne des déchets, du bac de collecte à la transformation finale. Il repère les anomalies dans les tonnages, réorganise les tournées et ajuste les circuits logistiques. Lorsqu’une nouvelle norme entre en vigueur ou qu’un nouveau type de déchet apparaît, c’est à lui de trouver des adaptations. Le Responsable de valorisation de déchets intervient dans plusieurs types de structures, comme les collectivités, les entreprises industrielles, les prestataires privés ou encore les bureaux d’études. Par exemple, lorsqu’une usine agroalimentaire croule sous les déchets organiques, il met en place une filière de méthanisation pour produire du biogaz et réduire les coûts.  

Le lexique du métier

Valorisation matière : transformation d’un déchet en nouvelle matière première (ex : plastique recyclé).

Valorisation énergétique : crémation des déchets non recyclables pour produire de la chaleur ou de l’électricité. 

Tri à la source : tri des déchets dès leur production (à la maison, au bureau, en usine). 

CSR (combustible solide de récupération) : ensemble des déchets non recyclables transformés en combustible pour les cimenteries ou les chaudières industrielles. 

Méthanisation : dégradation de déchets organiques pour produire du biogaz. 

ICPE : Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, soumises à autorisation. 

Centre de tri : lieu où les déchets sont triés mécaniquement et/ou manuellement par flux. 

Bilan carbone : mesure des émissions de CO₂ générées par une activité, un site ou une solution.

Les compétences clés

Le Responsable de valorisation de déchets articule sa mission entre règles techniques, organisation rigoureuse et pédagogie.  

Du côté technique, il doit :

  • Maîtriser les techniques de tri, de recyclage et de valorisation (matière, énergie, compostage...).
  • Connaître les normes environnementales (ISO 14001, ICPE), les règles d’hygiène et de sécurité.
  • Piloter des projets complexes : organiser la collecte, optimiser les process, suivre les indicateurs.
  • Analyser les données : bilans, tonnages, coûts, statistiques de production, reporting.
  • Assurer une veille technologique et réglementaire pour anticiper les évolutions du secteur.
  • Utiliser des logiciels spécialisés : outils de gestion de déchets, informatique embarquée...

Du côté des soft skills :  

  • Il encadre des équipes pluridisciplinaires et gère les aléas du terrain.
  • Il explique et vulgarise les enjeux auprès d’élus, d’usagers, de prestataires ou d’industriels.
  • Il doit être proactif et trouver des solutions concrètes quand les marges de manœuvre sont minces.
  • Il sait garder son sang-froid et faire preuve d’un vrai sens des responsabilités.
  • Il est animé par un engagement fort pour l’intérêt général et le développement durable. 
     

C’est un métier de terrain, mais aussi de stratégie. Son quotidien est rythmé par des décisions à trancher, des parties prenantes à aligner et des solutions à construire.  

Avenir du métier et évolutions possibles

Avec le réchauffement climatique et la multiplication des normes environnementales, le métier se spécialise et devient très demandé. Les entreprises industrielles, les PME, les collectivités, les éco-organismes et les bureaux d’études ont besoin de son expertise pointue.  

Pour accéder au métier, plusieurs formations existent, du Bac+2 au Bac+5, dont :  

  • Le BTS Métiers des services à l’environnement
  • Le DUT Génie biologique option environnement
  • La Licence professionnelle gestion des déchets
  • Le Master gestion de l’environnement
  • Le diplôme d’ingénieur environnement.

Côté salaire, un responsable de valorisation gagne autour de 1 800 euros bruts/mois en début de carrière et plus de 3 000 euros avec de l’expérience ou sur des projets de grande envergure. Pour ce qui est de l’évolution de carrière, il peut devenir responsable multisites, Directeur environnement, Consultant indépendant ou encore Expert en achats durables… Porté par la transition écologique, ce métier attire des profils qui aiment le concret et le terrain, et qui ont, quelque part, envie de réparer un peu le monde...

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