J'ai testé pour vous
Une semaine pour expérimenter une habitude ou un mode de travail
Changement climatique, disparition des espèces, impact environnemental… Des sujets qui préoccupent mais qui, au bureau, ne sont pas au cœur des discussions. Entre deadlines et réunions, pas facile d’évoquer le gaz à effet de serre ou l’élévation du niveau de la mer ; ni de savoir comment agir concrètement. Pourtant, de plus en plus d’entreprises encouragent leurs collaborateurs à s’engager plus fortement dans les sujets RSE, et parfois, d’avoir un rôle d’ambassadeur de la nature.
L’idée ? Sensibiliser ses collègues, proposer des actions concrètes et contribuer, à son échelle, à un impact positif sur l’environnement. Sensible à sujet, - mais peu actif il faut le reconnaitre - j’ai relevé le défi : pendant une semaine, j’ai tenté d’incarner ce rôle en entreprise. Sacrée épreuve.
Jours 1-2 : prise de conscience
Je commence ma semaine par un état des lieux. Que fait mon entreprise en matière de biodiversité ? Quels sont ses engagements en termes de RSE ? Je pose quelques questions autour de moi et… pas évident. Peu de collègues arrivent à me parler clairement du sujet. On m’évoque l’empreinte carbone ou des actions pour la mobilité durable, mais la biodiversité reste un sujet encore flou.
Première mission : m’informer. Je (re)découvre que mon entreprise s’est engagée sur plusieurs actions et s’est fixée plusieurs objectifs. Cela dit, ça manque parfois de visibilité. Je me dis aussi que des actions simples peuvent avoir un impact énorme : privilégier des fournisseurs locaux et engagés, verdir les espaces extérieurs ou acheter certains produits en vrac. Assez vite, je me rends compte que la biodiversité ne se limite pas à planter des arbres, mais touche fortement notre quotidien au bureau.
Jours 3-4 : premières actions, premiers blocages
C’est mercredi, il est temps que je passe à l’action. Avec l’aval de ma manageuse, je propose à l’équipe quelques idées : organiser un "challenge zéro déchet", inviter un expert pour un atelier pratique, revoir nos choix de fournisseurs lors des événements pour des produits plus responsables…
Réactions mitigées. Alors que certains trouvent ça génial, j’observe quand même quelques sourcils qui décollent. Le plus complexe n’est pas d’avoir des idées, (d’ailleurs mon approche fait des émules) mais de donner envie de se mettre en action. Je décide d’y aller progressivement et de commencer par des actions visibles et rapides à mettre en place pour embarquer l’équipe. Le thé en vrac fait mouche : une fois en place, tout le monde est ravi.
Je complète avec une approche plus ludique : une petite infographie sur les bonnes pratiques au bureau en faveur de la biodiversité que je glisse dans notre newsletter interne. Succès immédiat, j’entends plusieurs personnes discuter des écogestes à la pause-café.

Jour 5 : Un impact concret… et des perspectives
Vendredi, j’organise un petit-déjeuner éco-responsable avec des produits locaux et bio. L’idée est simple : montrer qu’on peut allier plaisir et engagement, sans forcément des conséquences budgétaires. Et ça marche ! Les discussions s’enchaînent, plusieurs collègues proposent des initiatives, et nous actons même que la semaine prochaine nous ferons un défi sobriété numérique.
Je termine la semaine avec le sourire, et un petit sentiment de fierté. Oui ce n’est pas grand-chose, mais si ça lance une dynamique positive d’amélioration, alors on a tous (et tout) à y gagner.
Bilan du test
Je ne sais pas si j’ai bien su incarner ce rôle, mais une chose est sûre, pour être ambassadeur de la biodiversité, pas besoin d’être un expert. Il ne s’agit pas d’imposer des règles, mais d’ouvrir des discussions et de montrer qu’on peut agir, chacun à son échelle. Vous voulez vous lancer en tant qu’ambassadeur de la biodiversité dans votre entreprise ? Voici ce que je ferai désormais :
- Commencez par vous informer ! Il y a une tonne de ressources en ligne pour se lancer. Sans être un spécialiste, comprendre les enjeux vous permettra d’être plus crédible et convaincant. Des plateformes comme l’Agenda 2030 en France proposent du contenu vulgarisé pour se lancer.
- Adoptez une approche positive, car les messages alarmistes peuvent être décourageants. Pour débuter, misez sur des solutions concrètes et faciles à mettre en place.
- Testez des actions visibles pour montrer rendre la démarche plus concrète. Un choix de café responsable, une imprimante en noir et blanc par défaut, un coin de verdure dans l’open-space… Les petites victoires créent l’adhésion, et peuvent constituer le point de départ de projets d’entreprise, comme la réduction du taux d’émission carbone par salarié.
- Ne restez pas seul et essayez de trouver des alliés. Il y a forcément des collègues sensibles à certaines causes. Pensez à les impliquer pour créer une dynamique collective.
Cette courte expérience m’aura montré qu’on peut avoir un impact sans révolutionner le monde. Être ambassadeur de la biodiversité, c’est surtout apprendre à semer des graines… et laisser le temps aux idées de germer ! Et vous, prêt à semer ?

Rédacteur
Hadrien explore les dynamiques du quotidien pro avec un regard affûté et une plume sans détour. Il s’intéresse avant tout à l’expérience vécue en…
J'ai testé pour vous
Et si on continuait à tester ensemble d’autres façons de travailler ? Quelque chose me dit que je ne suis pas seul à avoir envie d’expérimenter, concrètement ! Rendez-vous dans une prochaine chronique pour une nouvelle plongée au cœur du monde professionnel. Je partage avec vous mes expériences, mes émotions et mon analyse.