Imaginez une entreprise où un algorithme sélectionne les candidats, où un chatbot accueille les nouveaux talents, et où les parcours de formation sont conçus par des robots. Avec l’évolution de la technologie ces derniers temps, ce scénario est tout ce qu’il y a de plus probable.
Seulement, dans ce monde, si l’efficacité est au rendez-vous, le lien humain, lui, s’efface peu à peu. Que signifie le H de Ressources Humaines dans cet univers ?
C’est là où il devient crucial d’associer intelligence artificielle et intelligence émotionnelle. Explorez cet équilibre, fin mais nécessaire, dans cet article.
L’IA dans les RH : un levier d’efficacité et de performance
Si l’intelligence artificielle fait autant parler d’elle dans l’univers des RH, c’est parce que ses cas d’usage paraissent très intéressants.
L’IA peut notamment être utilisée :
- Pour le recrutement : elle rédige automatiquement vos offres d’emploi, et analyse vos candidatures selon des barèmes d’évaluation attribués à des critères de pertinence.
- Pour la formation et la gestion des talents : elle tient à jour vos référentiels métiers et vos cartographies des compétences, et peut concevoir des cours, voire des parcours pédagogiques, personnalisés selon les besoins des collaborateurs.
- Pour l’onboarding : elle automatise certaines tâches récurrentes de ce processus, comme la transmission des informations administratives, l’envoi d’email de bienvenue, ou encore la génération des identifiants de connexion des nouvelles recrues.
- Pour l’administration du personnel : elle rédige automatiquement vos documents juridiques, et permet d’automatiser la communication dans l’entreprise. Par exemple, l’IA peut répondre aux questions les plus simples des collaborateurs sur des sujets comme la paie ou les procédures internes.
- Pour le pilotage RH : elle crée vos reportings, et peut même vous proposer des prédictions RH, en identifiant des tendances actuelles et à venir dans l’entreprise, en termes de climat social, ou de finances, par exemple.
Autant de processus RH facilités par l’IA, qui vous font gagner du temps sur les tâches administratives et améliorent votre prise de décision. Bien maniée, l’IA permet de personnaliser les parcours collaborateurs et les carrières dans votre entreprise, et enfin aligner les besoins de l’organisation à ceux des employés.
En somme, l’IA peut potentiellement être vecteur de satisfaction collaborateur et de rentabilité… à condition de l’utiliser avec humanité ! Et c’est là que l’intelligence émotionnelle rentre en jeu.
Concilier IA et intelligence émotionnelle : un équilibre stratégique à trouver
L’intelligence émotionnelle : la clé pour limiter les risques liés l’IA
On appelle “intelligence émotionnelle” la capacité à comprendre, gérer ses émotions et celles des autres. Derrière ce terme se trouvent donc des qualités comme l’écoute active, la bienveillance, et la communication. Elle fait d’ailleurs partie des compétences professionnelles les plus demandées en 2025.
Vous savez combien l’intelligence émotionnelle est cruciale en Ressources Humaines. Elle permet un accompagnement des collaborateurs tout au long de leur parcours dans l’entreprise, au plus proche de leurs attentes. Elle s’avère indispensable pour la gestion des conflits, afin de préserver un climat social optimal. Qui plus est, la notion d’écoute active est également essentielle pour le recrutement, ou les entretiens d’évaluation annuels, par exemple.
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Et cette intelligence émotionnelle est d’autant plus cruciale à l’ère de l’IA ! Car ces qualités humaines viennent répondre à certaines des limites de l’intelligence artificielle.
Tout d’abord, elle permet de limiter les biais algorithmiques. En effet, l’IA peut reproduire voire amplifier des discriminations, même de manière non intentionnelle : si elle est formée sur des données historiques biaisées, elle va reproduire ces biais. D’où le fait que vous ayez besoin d’un humain pour gérer ces données de base, et analyser les résultats générés par l’algorithme, pour éviter les impacts négatifs sur les processus RH.
Qui plus est, l’IA n’est pour l’heure toujours pas capable de comprendre subtilement l’humain. La technologie ne peut pas remplacer l’intuition humaine - notamment pour comprendre des non-dits ou pour adapter sa réponse à des contextes chargés émotionnellement (licenciement, burn-out…). En laissant les commandes de vos RH à l’IA, vous provoquez un grand risque de déshumanisation de vos Ressources Humaines.
Faire de l’IA le co-pilote de RH “émotionnellement intelligents”
La solution pour éviter ces risques se trouve dans le rôle que l’on donne à l’IA. La technologie doit être positionnée comme un outil au service de l’intelligence humaine des équipes RH - et non un substitut.
En somme, l’IA devient le co-pilote des RH. Elle permet aux équipes de gagner du temps, pour se focaliser sur ce qu’elles savent faire de mieux : accompagner de manière personnalisée et fondamentalement humaine les collaborateurs, pour les aider à se développer au sein de l'organisation.
L’avenir n’est donc pas dans le dyptique “IA ou intelligence émotionnelle ?”, mais se trouve bien dans l’association des deux. Les RH jouent alors un rôle de médiateurs technologiques, tout en restant garants du lien humain.
Vers une fonction RH augmentée : 5 conseils pour faire rimer IA et humain
Découvrez concrètement comment concilier intelligence artificielle et intelligence émotionnelle dans votre stratégie et vos processus RH.
Impliquer les RH dans la conception des outils d’IA
Pour faire accepter l’IA à vos équipes RH opérationnelles, l’outil que vous leur fournissez doit correspondre aux réalités qu’ils rencontrent dans leur métier quotidien. D’où le fait de les associer dès la phase de conception ou de sélection de la solution d’IA. Veillez également à tester vos outils avec des groupes pilotes représentatifs de vos équipes, et d’ajuster leur paramétrage à leurs besoins terrain.
Réaliser des audits éthiques des algorithmes
Avant de déployer votre solution d’IA RH, évaluez leurs biais potentiels. Les algorithmes peuvent être biaisés en termes de genre, d’âge, ou d’origine, par exemple. Vérifiez que la solution que vous choisissez soit très transparente sur les critères utilisés pour fournir des réponses, trier les candidatures, ou bien attribuer des formations.
Maintenir un feedback humain systématique
Ici, le principe est simple : l’intelligence artificielle propose, l’intelligence émotionnelle de l’humain décide. L’IA doit devenir un simple co-pilote, qui suggère des réponses aux problèmes rencontrés par vos équipes - et ce sont ces dernières qui choisissent quoi faire. Par exemple, l’IA peut générer un score de matching d’un candidat avec un poste vacant, mais l’entretien reste clé pour capter les soft skills de la recrue potentielle, ou les signaux faibles qui montrent son adéquation à votre culture d’entreprise..
Créer une culture RH fondée sur l’empathie
Même si vous automatisez un bon nombre de vos process, il est crucial de conserver une culture RH fondée sur l’intelligence émotionnelle - et notamment sur l’empathie. Commencez par communiquer avec pédagogie auprès de vos collaborateurs sur le sujet de l’IA. L’objectif : lever leurs craintes, expliquer clairement les usages que vous en faites, ainsi les limites et les garde-fous mis en place. N’hésitez pas à ouvrir des espaces de dialogue sur le sujet, comme des formations et des ateliers collaboratifs.
Former les professionnels RH à l’IA et à l’intelligence émotionnelle
Enfin, qui dit nouveaux outils, dit nécessairement formation à ces outils. Prenez le temps de former vos équipes RH à l’IA… et à l’intelligence émotionnelle qui doit y être associée ! Les professionnels RH de demain doivent être capable à la fois de comprendre comment l’IA fonctionne, et de développer ses compétences relationnelles, d’écoute et d’empathie.
Alors, prêt à faire rimer intelligence artificielle et intelligence émotionnelle dans votre service RH ?

Blogueuse RH & travail
Eléonor a une patte littéraire dans un gant de velours 2.0. Fascinée par les interactions humaines et l’univers du web, elle crée des contenus…