35 heures et des poussettes
Le monde des parents qui tentent de maintenir l’équilibre entre carrière et parentalité
On n’en parle pas assez et pourtant, c’est un fait : les tâches domestiques ont un coût caché. En France, selon une étude publiée par l’INSEE en 2022, les femmes consacrent en moyenne 3h26 par jour aux tâches domestiques et familiales, contre 2h pour les hommes. Cela représente environ 1 250 heures par an, soit plus de 7 semaines de travail à temps plein.
Mon professeur de mathématiques de quatrième n’en reviendrait pas, mais pour vous, j’ai fait le calcul : en valorisant ce temps au SMIC horaire, cela équivaut à 14 562 € bruts par an pour une personne effectuant 3h30 de tâches par jour.
Ne vous réjouissez pas : personne ne vous versera cet argent. Pire : vous allez le payer, d’une certaine façon. Le jour où il est question de partir à la retraite, par exemple. Toujours selon l’INSEE, les pensions de retraite des femmes sont inférieures de 31 % à celles des hommes. Il est donc question de repenser véritablement notre rapport aux tâches domestiques.
J’ai donc décidé de le faire.
J’ai choisi de faire régulièrement appel à une aide-ménagère après des années d’hésitation : parce qu’après tout, pourquoi payer pour quelque chose que je peux faire moi-même ? Mais en choisissant de penser « mathématiquement » (un comble pour la littéraire réfractaire aux chiffres que je suis), le choix a été plus facile. Si je fais moi-même 3 h de ménage, je ne gagne rien (à part une maison propre). Mais si je fais appel à quelqu’un que je paie et que je travaille pendant ce temps-là, je gagne de l’argent, car cela me rapporte plus que cela ne me coûte. Et à la fin ? La maison est toujours propre !
Je suis même allée plus loin dans cette démarche.
Le mois dernier, j’ai demandé à l’assistante maternelle qui s’occupe de ma fille d’augmenter le contrat qui nous lie à raison d’une heure et demie par semaine. Non sans culpabiliser, bien sûr, je suis une maman (ça fait partie du rôle, non ?). J’ai fait cette demande car j’ai dû me rendre à l’évidence : sans augmenter les heures de présence de ma fille, je ne parviendrai pas à tout faire rentrer dans mes journées. Le travail (je n’en manque pas), le sport (mes 4 séances hebdomadaires sont essentielles pour tenir ce rythme de vie souvent effréné) et les diverses tâches du quotidien - que je ne vais pas citer, car si vous lisez cette chronique, vous êtes certainement un parent, donc vous savez.
J’ai fait ce choix d’après un savant calcul. Certes, cette heure et demie supplémentaire par semaine va me coûter de l’argent. Mais ce que je gagne en travaillant une heure et demie supplémentaire est largement supérieur à ce montant. Financièrement parlant, c’est un bon choix. Encore une fois, c’est mathématique. Ne soyez pas trop indignés vis-à-vis du temps que je perds avec ma fille : je rogne sur trois demi-heures matinales (l’emmener à 8h30 au lieu de 9h). Et le temps du matin est rarement un temps de qualité : ça aussi, si vous êtes parent, vous le savez.
Est-ce que continuer à faire des choix de ce type pour mon quotidien va impacter le temps que je passe avec mes enfants ? Oui, mais dans le bon sens. En 2017, l’Université British Colombia révélait dans une étude que les personnes qui payaient pour déléguer certaines tâches étaient plus heureuses et moins stressées.
En 2025, pour ma retraite et pour mes enfants, j’ai donc décidé d’être plus heureuse et moins stressée. Et plus riche, aussi. C’est mathématique.

Rédactrice (et maman)
Sophie pensait qu’avoir un enfant ne changerait pas grand-chose. Quatre ans, deux grossesses et quelques kilos de charge mentale plus tard, elle sait…
35 heures et des poussettes
Vous jonglez entre réunions et changements de couches ? Vous négociez des contrats tout en faisant les devoirs préparant des biberons ? Cette chronique est faite pour vous ! Plongez dans le grand bain de la parentalité où carrière et famille se disputent la vedette. Rejoignez-nous pour des discussions franches, des astuces pratiques et une bonne dose d'humour.