Melting work
Les inspirations et les modèles dénichés partout dans le monde
Un laptop ouvert sur une terrasse de Lisbonne, la mer pour horizon. À Barcelone, une réunion s’improvise dans la bibliothèque municipale. À Malte, un hall d’hôtel se transforme en hub pour freelances. Ces “troisièmes espaces” redessinent le travail plus vite que les open spaces ne s’effondrent.
Car derrière ces images de carte postale se dessine une mutation radicale : le bureau n’est plus un pivot central, mais une mosaïque où coworkings, cafés et bibliothèques remplacent l’open space classique.
Flexibilité radicale : du coworking à la bibliothèque urbaine
À Lisbonne, 120 000 m² de bureaux occupés en six mois, un record qui confirme l’appétence pour l’hybride. Ici, pas de tours impersonnelles : des coworkings premium au cœur des quartiers historiques, où les immeubles anciens sont reconvertis en open spaces.
À Sliema, à Malte, le bureau s’installe en bord de mer. Des halls d’hôtels deviennent des hubs tech, ouverts autant aux résidents qu’aux équipes internationales de passage.
À Barcelone, cafés, terrasses et bibliothèques municipales servent de bureaux satellites aux freelances comme aux salariés hybrides. Le travail se fond dans la ville, brouillant les frontières entre vie pro et vie perso.
C’est une vraie lame de fond : en Europe du Sud, les coworkings pèsent déjà 12 % du parc de bureaux urbains. La flexibilité devient un pari stratégique des entreprises.
Temps pro et qualité de vie : quête d’équilibre méditerranéen
À Lisbonne, le géant de la traduction TransPerfect a transformé son siège en hybrid office de 744 m², avec des espaces conviviaux, des balançoires et des terrasses baignées de lumière. Ici, productivité et bien-être vont de pair.
Lisbonne et Barcelone figurent parmi les destinations les plus prisées des digital nomads en 2025. Dopées par leurs startups et un foisonnement de coworkings, elles attirent autant freelances que multinationales. Pour les entreprises, s’installer au soleil est devenu une stratégie de recrutement et de rétention.
Moins de trajets, plus de temps libre, un cadre qui stimule : l’équilibre méditerranéen est tangible. Mais il n’est pas universel. Le “slow work au soleil” exclut ceux qui n’ont ni mobilité ni accès à ces environnements premium. Derrière la carte postale, une fracture sociale se dessine entre insiders du bureau hybride et travailleurs assignés à des espaces contraints.
Un collectif hors des murs : nouvelles communautés, nouveaux risques
Dans les troisièmes espaces, on croise un salarié en visio, un freelance en plein pitch et une startup en réunion express. Ces lieux brassent des profils qui ne se seraient jamais rencontrés dans un siège classique. Le coworking devient un accélérateur d’idées, d’échanges rapides et de collaborations inattendues. L’Union Européenne envisage même un label Mediterranean third places pour valoriser leur rôle dans l’innovation et la cohésion sociale.
Mais que devient l’appartenance quand l’équipe se disperse entre cafés, hubs et domiciles ? Tous les salariés n’ont pas cette liberté, même en startup. La fracture existe à deux niveaux : au sein des organisations, entre ceux qui accèdent aux espaces premium et ceux qui restent au bureau classique, et, plus largement, entre ce nouveau monde flexible et les entreprises qui imposent encore le poste fixe.
Reste une question : si l’on peut travailler partout, où se construit encore le “nous” d’une organisation ?

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Melting work
Bienvenue à bord de la chronique qui vous emmène dans les coulisses des entreprises d’ailleurs, là où les cultures se mélangent, innovent et inspirent. Venez explorer les pratiques de travail qui font bouger les lignes à travers le monde. Sans jargon et avec les éclairages des experts en management interculturel, vous découvrirez le travail sous un jour nouveau. Attention au décollage ; gardez la ceinture attachée durant notre voyage car vos certitudes risquent d’être bousculées !